4e congrès de la CSI : les travaux commencent…
La secrétaire générale sortante Sharan Burrow, candidate à sa propre succession, a livré un court discours d’ouverture affichant une ambition de pugnacité. Les délégués ont ensuite discuté la partie du document d’orientation portant sur la nécessité de renforcer les droits et libertés syndicales dans le monde et sur la défense de l’Organisation Internationale du Travail.
Ce fut aussi l’occasion d’entendre Suzanna Camusso, secrétaire générale de la CGIL italienne également candidate à la première responsabilité dans l’organisation qui a appelé à une campagne mondiale pour défendre le droit de grève, attaqué par les employeurs à l’OIT. Elle a également exigé que les normes internationales du travail s’appliquent aussi bien aux Etats qu’aux multinationales.
Sur ce sujet, Philippe Martinez est intervenu, soulignant que « dans un grand nombre de pays, les gouvernements déroulent des feuilles de route austéritaires qui […] tentent de faire basculer les sociétés humaines vers une configuration où le chacun pour soi écrase les solidarités.
[…]
Dans un tel contexte, le syndicalisme et l’Organisation Internationale du Travail sont des remparts pour les travailleurs et leurs familles. Mais ils sont des murs à abattre pour les instigateurs de ces politiques antisociales et rétrogrades.
[…]
Pour reconquérir l’OIT, la CSI doit inviter l’ensemble des travailleurs du monde à participer, pour la conférence du centenaire, à une manifestation internationale en défense d’une OIT au service du progrès et de la justice sociale ». Avec la participation du plus grand nombre de délégations à la CIT, une telle manifestation internationale serait une première mondiale.
L’après-midi fut consacrée aux travaux en ateliers :
- la question des salaires, avec des débats marqués par la prédominance du travail informel dans le monde. Dans un tel contexte, beaucoup de camarades ont tendance à prioriser les revendications sur l’augmentation du salaire direct et les discussions ont largement ignoré la question des revenus de transfert, du financement de la protection sociale, alors que 70 % des travailleurs dans le monde en sont totalement dépourvus ;
- l’avenir du travail, en écho des discussions liées au centenaire de l’OIT. On peut regretter que les débats soient restés à la surface des choses, se concentrant sur la question du numérique sans la mettre en perspective avec celle de la relation au travail, de sa finalité, de son sens ;
- La syndicalisation, atelier qui a permis de confronter utilement des expériences et des situations très différentes en fonction des organisations et des pays.
La journée a été ponctuée par de nombreuses rencontres bilatérales entre la délégation de la CGT et des camarades issus d’organisations de tous les continents.