Mobilisation contre le désengagement de l’État et une politique de «démolition programmée»

Temps de lecture : 4 min.
Publié le 11 juin. 2018
**La [CGT Radio France->http://www. cgt-radiofrance. org/], en intersyndicale avec la CFDT Radio France, le syndicat national Force ouvrière de radio et télévision (SNFORT), Sud Radio France et l’Unsa, appelle tous les personnels de Radio France à cesser le travail, mercredi 11 février 2015, pour que : - L’État donne les moyens nécessaires au développement et à l’accomplissement des missions de service public de Radio France...
**La [CGT Radio France->http://www.cgt-radiofrance.org/], en intersyndicale avec la CFDT Radio France, le syndicat national Force ouvrière de radio et télévision (SNFORT), Sud Radio France et l’Unsa, appelle tous les personnels de Radio France à cesser le travail, mercredi 11 février 2015, pour que :

- L’État donne les moyens nécessaires au développement et à l’accomplissement des missions de service public de Radio France.
- La direction maintienne les emplois et abandonne ses méthodes brutales, ses projets de restructuration et d’externalisation.**

Le [syndicat national de radiodiffusion et de télévision (SNRT) CGT de Radio France->http://www.cgt-radiofrance.org/] dénonce le désengagement financier de l’État et la politique de la direction qui en fait porter les conséquences sur les savoir-faire et la qualité du service. Le syndicat condamne une démarche qui dénote un mépris certains du travail accompli par les équipes et ressemble à une « *faillite méthodiquement planifiée de nos métiers, nos emplois, notre santé et de nos radios !* »

Le 22 janvier 2015, le conseil d’administration a adopté un budget en baisse de 21,3 millions d’euros (de 685,2 M€ à 663,9 M€) et un communiqué de la direction annonçait alors qu’« une politique rigoureuse est dès à présent déployée en matière d’investissements et de gestion des effectifs. »


## Désengagement de l’État et remise en cause du savoir-faire du service public


La [CGT Radio France->http://www.cgt-radiofrance.org/] explique dans un tract du 2 février 2015 ce que signifie cette « *politique rigoureuse* ». Il s’agit avant tout d’un désengagement de l’État, qui avait déjà diminué de 80 millions d’euros le montant qu’il s’était engagé à verser au titre de la contribution au contrat d’objectifs et de moyens (COM), le document qui définit les orientations stratégiques et le cadre économique de l’activité de Radio France.

Ce désengagement se traduit par des coupes budgétaires qui menacent directement l’organisation du travail et les savoir-faire, voire l’existence de certains métiers au sein des équipes de Radio France. Dès le 20 janvier, lors d’une réunion du comité central d’entreprise (CCE), la direction annonçait la fin de certains services transversaux travaillant pour les différentes antennes. Annonces confirmées le 27 janvier par Catherine Sueur, directrice générale déléguée de Radio France, lors d’une réunion exceptionnelle des salariées de la direction des personnels de production (DPP). Le syndicat voit dans ces suppressions, non seulement une atteinte à des métiers transversaux au service de toutes les chaînes de Radio France, mais aussi une façon de casser des corps de métier structurés et revendicatifs.


## Créer les (mauvaises) conditions « justifiant » l’externalisation


Les militants notent que cette « rigueur », c’est aussi la diminution des effectifs et la réduction des moyens, ce qui conduit à une dégradation des conditions et de la qualité du travail, afin de permettre à la direction de justifier un recours plus fréquent à des prestataires externes. Ils notent que c’est déjà le cas pour les services d’accueil et de propreté et que cela se fait à coups d’intimidations et sans dialogue social. On est loin de la déclaration de Catherine Sueur faite en juin 2014 à la République du centre : « *J’aime le dialogue social. On ne dirige pas une entreprise seulement avec ses cadres.* »


## Les régions, les services et les formations musicales menacées


Les coupes budgétaires se traduisent aussi par la suppression de micro-locales, ces chaînes du réseau France Bleu ayant une structure dédiée décentralisée en région, et par des menaces qui pèsent sur les formations musicales et sur *Sophia*, la banque de programmes à destination des radios indépendantes. Là encore, il s’agirait de laisser la place aux opérateurs privés.

La [CGT Radio France->http://www.cgt-radiofrance.org/] fait remarquer qu’à l’opposé de ces restrictions, la rénovation du bâtiment absorbe « *toutes les ressources financières de Radio France au détriment de tous les autres secteurs.* » D’un budget estimé à moins de 200 millions d’euros en 2004, on approcherait désormais les 600 millions d’euros, et les travaux ne sont pas encore terminés. Les dépassements seraient essentiellement dus, d’après les parlementaires travaillant sur les budgets de l’audiovisuel public, aux décisions de la direction de l’entreprise.

Rappelons que Radio France, c’est plus de 4 000 salariés au service du public, répartis au sein de sept chaînes de radio (France Inter, France Info, France Bleu, France Culture, France Musique, Fip et Mouv’) et quatre formations musicales (Orchestre national de France, Orchestre philharmonique de Radio France, Chœur de Radio France, Maîtrise de Radio France).

----

Sur le même thème