La SEPUR peut-elle continuer à exploiter tranquillement les travailleurs sans papiers ?

Publié le 11 juin. 2018
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Communiqué commun de la CGT, de la Fédération CGT Transports et de l’Union départementale CGT 94
Au dépôt de la SEPUR d’Alfortville (7 chemin de Villeneuve Saint Georges, Val de Marne) depuis ce matin 5h00, plus de 20 éboueurs sans papiers sont en grève :

_ - Pour que SEPUR remette les documents nécessaires à leur régularisation.
_ - Pour qu’ils puissent continuer de travailler jusqu'à la fin de l’examen de leur situation par les préfectures et l’obtention d’un titre de séjour et de travail,

Cette nouvelle grève de travailleurs sans papiers fait encore une fois la démonstration que les « sans papiers » dans leur grande masse travaillent. Ils ne prennent le travail de personne, ils prennent le travail que personne d’autre ne peut faire dans les conditions qu’imposent les patrons!

A la SEPUR, outre des horaires 5h00/17h00 quasiment en continu pour un salaire au SMIC horaire plafonné à 35h, il faut enchaîner les contrats d’intérim, les contrats à durée déterminée ultra courts (2jours) pour ramasser les poubelles.

La SEPUR sait pertinemment qui sont ces salariés. Pour certains, ils travaillent dans l’entreprise depuis longtemps, en ayant dû changer plusieurs fois d’identité.
_ L’un d’entre eux travaille dans cette entreprise depuis 2008 : son agence d’intérim, sous la pression de la « grande grève de 2009 », avait fait les documents pour permettre sa régularisation. La préfecture de son lieu d’habitation (93) a refusé d’en tenir compte. Aujourd’hui il est en grève car il travaille toujours, embauché directement par SEPUR, dans le même dépôt mais sous un autre nom. Depuis 5 ans, il n’a jamais arrêté de travailler pour SEPUR.

La SEPUR est aussi un prestataire pour des collectivités locales et territoriales (communes, communautés de communes, hôpitaux, ministères). Ces donneurs d’ordre publics doivent « se bouger » pour permettre la régularisation des travailleurs sans papiers qui travaillent dans les entreprises sous-traitantes de ces collectivités !

En cette journée mondiale pour le travail décent, il est plus que temps d’en finir avec des conditions de surexploitation favorisée par le fait que ces travailleurs sont sans droits, parce que sans papiers.
_ C’est aussi le combat de la CGT.

Montreuil, le 7 octobre 2013