Le gouvernement veut faire payer la crise aux malades et aux assurés sociaux

Publié le 11 juin. 2018
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Projet de Loi sur le Financement de la Sécurité Sociale
Le rapport de la commission des comptes de la Sécurité Sociale, réunie le 1er octobre 2009, annonce un déficit de la Sécurité Sociale estimé à 22,7 MdsE pour 2009 et 38,6 MdsE pour 2010. La Cgt considère que ce déficit est d’abord un déficit structurel, considérablement aggravé par les conséquences de la crise financière. En effet dans la société française, les dépenses continuent à progresser plus vite que les recettes, du fait de certaines évolutions telles que l’allongement de la durée de vie. Ces recettes restent marquées négativement par la dévalorisation du travail depuis plusieurs décennies qui a conduit à la précarité de l’emploi, au chômage, à la faiblesse des salaires. L’ensemble des recettes et dépenses publiques est d’ailleurs altéré par les choix qui ont produit la crise actuelle.

La Cgt constate que les recettes de la Sécurité Sociale sont affectées par cette option de favoriser les actionnaires au détriment de la rémunération du travail. Ainsi, les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 5% de la valeur ajoutée en 85 à 25% en 2007.

Malgré un accroissement des inégalités et la reconnaissance du système de protection sociale comme amortisseur à la crise par le Gouvernement, ce dernier s’oriente vers de nouvelles mesures de régression sociale dans certains domaines.

Ainsi dans celui de la santé, le PLFSS, prévoit une nouvelle fois l’augmentation du forfait hospitalier et des déremboursements de médicaments. Par ailleurs la menace demeure d’une imposition des victimes d’accidents du travail qui pourrait faire l’objet d’un amendement lors du débat parlementaire. Elle s’inscrit dans la mise en cause des indemnités journalières maladie alors que les salariés souffrent de plus en plus de la dégradation de leurs conditions de travail. Le PLFSS confirme l’intention de faire payer plus les malades plutôt que d’améliorer la réponse aux besoins sociaux.

Dans d’autres domaines, il n’apporte pas de réponse positive aux attentes de la population. C’est le cas pour la politique familiale : la croissance de la natalité ne s’accompagne pas d’un effort plus soutenu pour les familles, notamment les plus modestes d’entre elles. Des allocations familiales dès le premier enfant et un nouveau mode d’indexation pour leur revalorisation s’imposent.

En matière de retraite, concernant la majoration de durée d’assurance (MDA), la Cgt considère que les mêmes droits doivent être liés intégralement à l’accouchement, la maternité et la prise en compte des inégalités globalement subies par les femmes par conséquent les huit trimestres actuels doivent continuer d’être attribués aux femmes.

Les mesures annoncées, si elles étaient confirmées, auraient pour conséquence un recul du pouvoir d’achat alors que de ce dernier dépend, pour une bonne part, de la relance économique. Le PLFSS pour 2010 n’est pas bon. La Cgt estime que le choix à faire pour apporter des réponses à la situation financière de la Sécurité Sociale doit être celui d’une réforme de son financement qui favorise l’investissement dans l’emploi bien rémunéré. Au contraire, le choix fait depuis des années, de comprimer les dépenses montre que non seulement il n’a résolu aucun problème mais qu’il a favorisé la montées des inégalités.

Une des solutions à la crise, ce n’est pas moins mais plus de protection sociale !

Montreuil, le 1er octobre 2009