La CGT contre les idées d’extrême droite, le racisme et l'antisémitisme

La lutte contre les idées d’extrême droite est une priorité absolue a réaffirmé la CGT lors de son 53e congrès, en mars dernier, à Clermont Ferrand. Pour lancer la bataille, la confédération a organisé un colloque, le 5 octobre- deux jours avant l’attaque du Hamas contre Israël - dans le patio de la CGT, à Montreuil avec plus de 450 participants.

« La banalisation du Rassemblement national et de ses idées mortifères sont devenues une réalité, en particulier dans les milieux politiques et médiatiques". C'est par ces mots que Nathalie Bazire, secrétaire confédérale a introduit le colloque CGT " . D’autant que le pouvoir, en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, est déjà prêt à négocier avec la droite, en sacrifiant les demandes de régularisations de travailleurs sans papiers pour combler les fameux secteurs dit en tension. « Tout cela pour faire passer sa future et répressible loi immigration, la 29e en la matière depuis 1980».

L’imposture sociale véhiculée par les partis d’extrême droite se propage. 

Dans un monde où les repères idéologiques sont brouillés, le Rassemblement national se pose en défenseur des catégories populaires. Ne soyons pas dupes de ce jeu malsain, dont l’objectif est uniquement d’accéder au pouvoir ».  L’instrumentalisation de la précarité, l’absence de réponses aux besoins des travailleurs nourrissent le terreau de l’extrême droite et engendrent la banalisation de ses idées. Des idées pourtant toujours aussi nauséabondes malgré un changement de sémantique. La priorité nationale a remplacé la préférence nationale. Mais le rejet de l’autre, la xénophobie, demeurent le ciment de l’extrême droite. ( Lire argumentaire CGT : 10 points sur lesquels l'extrême droite relève de l'imposture sociale).

La plupart des pays européens sont aussi touchés par cette montée des idées d’extrême droite. 

Le risque est de voir l’extrême droite progresser lors des élections européennes de juin 2024, et devenir ainsi une force centrale du parlement européen. De même,  l’accession au pouvoir de l’extrême droite à la prochaine présidentielle est bien réelle.

Face à la multiplication des attaques de l’extrême droite, en particulier sur les réseaux sociaux, Nathalie Bazire a rappelé que la CGT a besoin de travailler à l’appropriation du sujet par toute la CGT avec un plan de travail syndical de masse. Du matériel a été mis à disposition des organisations, des journées d’étude sur les territoires se sont tenues, une initiative a été organisée avec l’institut d’histoire sociale le 10 février 2022 ( lire compte rendu de la journée ici), et la mise en place d’une formation confédérale de quatre jours. Des formations d’une journée seront organisées également à la demande des organisations. 

La CGT résolument antifasciste

La paupérisation des travailleurs organisée en toute conscience par le gouvernement Macron est un boulevard pour l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Aussi, les batailles revendicatives engagée par la CGT pour les augmentations de salaire, l’égalité salariale femme-homme, la défense du système solidaire de retraites sont une main levée contre l’extrême droite. d'autant que les 89 députés RN sont les premiers à n’avoir voté aucune mesure de progrès social comme l’augmentation du smic ou celle des minima sociaux.

Poursuivre et amplifier le travail militant de terrain, c'est donc lutter contre les idées véhiculées par l'extrême droite: « Quand le travail est rémunéré à sa juste valeur, les divisions s’effacent entre les travailleurs et la tentation de l’extrême droite s’amenuise. […] Soyons donc les garants d’un monde du travail soucieux des humains et de la planète pour ne pas transformer notre pays des droits de l’homme en une fâcheuse et terrible pièce de théâtre avec pour acteur principal le Rassemblement national ».