Thème 2 : Pour la reconquête de nos forces organisées et de notre audience électorale

Publié le 30 Mar. 2023
La CGT est le syndicat qui inspire le plus confiance aux salariés pour défendre leurs interêts. C’est une reconnaissance de notre capacité à agir. Mais cette confiance, en progression, ne se retrouve pas dans notre audience électorale, ni dans la syndicalisation. 
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S’interroger sur ce paradoxe, échanger sur les causes, questionner notre fonctionnement, nos pratiques… c’est déjà commencer à apporter des réponses pour renforcer la CGT et contribuer ainsi à l’élévation et l’élargissement du rapport de force. 
 
Pour relever ce defi, nous pouvons nous appuyer sur ce que nous appelons notre « culture d’orga ». C’est-à-dire prendre le temps d’organiser le fonctionnement démocratique de notre organisation, dans le respect de nos statuts et faire vivre notre démarche revendicative. C’est primordial pour impliquer  le plus grand nombre de syndiqués. Aussi nous devons transmettre, partager, entretenir au quotidien cette  « culture de l’orga ».  

Replacer les syndiqués au cœur de l’organisation et de la vie syndicale, c’est favoriser leur prise de parole, leur donner toute leur place dans l’activité et le processus de décisions, quel que soit leur niveau de responsabilité au travers de consultations, d’assemblées générales et de congrès…  

Encourager la qualité de vie syndicale ce n’est pas seulement répondre aux exigences statutaires. C’est faire vivre la démocratie et regagner de la cohérence. Pour cela chaque syndiqué doit être intégré dans un syndicat, y trouver sa place et être accompagné dans sa prise de responsabilités. C’est aussi poursuivre l’action engagée pour combattre les violences sexistes et sexuelles dans notre organisation. C’est conquérir de nouveaux droits et moyens syndicaux. 

Renforcer la CGT, c’est s’ouvrir à l’ensemble des travailleurs et travailleuses en prenant en compte leur spécificité pour leur proposer de se syndiquer. Relevons le défi d’accueillir plus d’ingénieurs, cadres et techniciens, de femmes en leur proposant des actions à partir de leur réalité de travail. N’ayons pas peur d’interroger nos formes d’organisations, notre structuration pour nous adapter aux situations de travail, à leurs évolutions.  

Construire la CGT de demain, c’est aussi s’attaquer à la syndicalisation des jeunes et s’interroger sur leur place dans notre organisation. Si la précarité les éloigne de l'engagement syndical, les jeunes croient encore à l'action collective. Allons à leur rencontre en développant l’accueil systématique des nouveaux embauchés. Adressons-nous aussi aux plus de 700 000 apprentis. L’ensemble de la CGT doit s’emparer de l’enjeu de la syndicalisation de la jeunesse en composant avec leur rapport à l’engagement qui bouscule parfois nos pratiques syndicales. 

Le nombre de syndiqués isolés progresse. Les organiser est un véritable défi. Les expérimentations réalisées dans les structures territoriales ou fédérales les plus concernées par cette situation sont des points d’appui pour proposer la mise en place de nouvelles formes d’organisation. 

Ne faut-il pas pousser la réflexion plus loin pour développer une CGT utile au salariat dans un monde du travail en pleine évolution ? Multiplication des contrats précaires, sous-traitance en cascade, explosion des collectifs de travail… Ensemble, proposons des formes et périmètres d’organisation plus pertinents. Faisons évoluer nos modes de fonctionnement et nos outils pour les rendre plus efficaces.

Prendre du temps pour s’occuper de notre vie interne, la faire évoluer, c’est aussi se donner les moyens d’amplifier et de généraliser la démarche de reconquête de notre audience électorale mise en place ces dernières années et qui a porté ses fruits dans les syndicats qui s’en sont emparés.