Rana Plaza, onze ans déjà…
Les responsables de ces assassinats et les donneurs d’ordres sont connus. Il s’agit de sous-traitants de multinationales du textile et de ces mêmes multinationales. À ce jour, certaines de ces multinationales, bien que des preuves indiscutables, comme leurs étiquettes ont été retrouvées dans les décombres, refusent toujours de reconnaitre leur responsabilité et d’indemniser les victimes. Parmi ces dernières, plusieurs multinationales françaises.
Quatre ans après cet assassinat de masse, le 27 mars 2017, la France a voté la loi sur le devoir de vigilance, loi applicable uniquement aux entreprises dont le siège social se trouve en France, employant au moins 5 000 salariés, filiales comprises, et les entreprises étrangères qui ont au moins 10 000 salariés, y compris dans les filiales directes ou indirectes et dont un siège social se situe sur le territoire français.
Depuis 2017, ces sociétés sont tenues de publier, en toute transparence, un plan de vigilance dans leur rapport annuel, afin d’identifier les risques que représentent leurs activités pour les populations et pour l’environnement, en France et à l’étranger. Mais, du fait des seuils fixés, seules 237 entreprises y sont soumises.
Cette loi – contre laquelle les lobbys se sont acharnés – est bien en deçà des propositions des syndicats, dont la CGT, et des ONG et reste difficilement applicable pour les travailleur·es des pays du Sud, victimes de ces entreprises.
Depuis, les syndicats n’ont de cesse de demander que cette loi s’applique à toutes les entreprises, quels que soient le lieu de leur siège social et leur taille. Tandis que le gouvernement français est à la pointe de la lutte contre cette loi sur le devoir de vigilance et son extension.
Le 24 avril 2024, le Parlement européen se verra présenter une directive sur la RSE. Cette directive s’appliquerait aux entreprises établies dans l’UE, quel que soit leur secteur
Pour la CGT, cette directive qui est une avancée pour le respect des travailleur·es ne sera réellement efficace qu’avec, entre autres, la suppression de toutes exemptions (selon le chiffre d’affaires et le nombre de salariés) et la suppression des seuils d’application de la directive.
Montreuil, le 24 avril 2024