Non, la crise n’est pas terminée

Publié le 11 juin. 2018
Temps de lecture : 2 min.
Le produit intérieur brut aurait augmenté de 0,3 % au troisième trimestre, comme au deuxième trimestre 2009. S’appuyant sur ces chiffres, gouvernement et patronat annoncent que la sortie de crise est en vue. Ils veulent ainsi accréditer l’idée qu’il n’y aurait pas besoin de changer de politique, qu’il s’agisse des choix du gouvernement ou de la gestion des entreprises...
Le produit intérieur brut aurait augmenté de 0,3 % au troisième trimestre, comme au deuxième trimestre 2009.

S’appuyant sur ces chiffres, gouvernement et patronat annoncent que la sortie de crise est en vue. Ils veulent ainsi accréditer l’idée qu’il n’y aurait pas besoin de changer de politique, qu’il s’agisse des choix du gouvernement ou de la gestion des entreprises. Circuler, rien à voir !

Pour des dizaines de milliers de salariés qui ont perdu leur emploi au troisième trimestre, comme pour des centaines de milliers de salariés qui se trouvent au chômage depuis un an, de même que pour les salariés et les retraités qui souffrent de la baisse du pouvoir d’achat, la réalité est hélas différente.

Pour le monde du travail la vraie reprise se mesure en termes d’emploi et de salaires.

Grâce à l’injection des milliards d’euros d’argent public, les difficultés ont été de courte durée pour les financiers. Les banques affichent des bénéfices considérables et s’apprêtent à distribuer des dividendes importants aux actionnaires.

Pour les salariés, les conséquences dévastatrices de la crise sont hélas encore devant nous : hausse du chômage, stagnation voire baisse des salaires, mise en cause des retraites et des droits sociaux…
Les chiffres de l’Insse le confirment. Comme au trimestre précédent, la croissance économique en France s’explique par la hausse des exportations. En revanche, à cause de la chute de l’emploi et de la faiblesse des salaires la consommation des ménages stagne, tandis que l’investissement des entreprises diminue.

Si rien ne change d’ici la fin de l’année, on aura en 2009 une décroissance de 2,5 %, avec une forte baisse de 7 % de l’investissement des entreprises et un demi million d’emplois supprimés dans les secteurs marchands non agricoles.

La Cgt explique depuis déjà très longtemps que la crise en cours résulte des années de récession sociale.

La vraie reprise nécessite de mettre fin à la régression sociale, de revaloriser le travail, de promouvoir l’emploi stable et bien rémunéré, d’accroître l’investissement productif.

Cela implique également de mobiliser autrement le système financier et les fonds disponibles au service de l’emploi, de la formation et de l’investissement productif.

Cela suppose aussi de favoriser une nouvelle conception de la démocratie dans laquelle grâce à l’intervention des salariés et citoyens, les choix politiques et de gestion seront fondés prioritairement sur la satisfaction des besoins humains fondamentaux.

Cela implique enfin de reconnaître aux salariés et leurs représentants de nouveaux droits d’intervention sur les choix stratégiques des entreprises.

Montreuil, le 13 novembre 2009