Madeleine Riffaud : La CGT rend hommage à la résistante, journaliste et camarade.

Publié le 13 nov. 2024
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La CGT, en la présence de Sophie Binet, rendra hommage mercredi 20 novembre, à 14h30 au cimetière du Montparnasse (29e section) à Madeleine Riffaud résistante, poétesse, journaliste, camarade.

Madeleine Riffaud est décédée le 6 novembre dernier, à l’âge de cent ans. Cent ans d’une vie extraordinaire, comme en témoigne l’ensemble de ses combats pour les libertés des peuples. 

Elle entre d’abord dans la résistance contre les forces nazies, en 1940 en s’engageant au Front national des étudiants. Puis, en adhérant en 1944 au Parti Communiste, elle rejoint les francs-tireurs et partisans. Arrêtée, torturée et emprisonnée après avoir tué un soldat allemand, elle échappe de peu à la déportation et l’exécution. Elle est libérée, avant la libération de Paris, à laquelle elle participe activement en interceptant un train allemand arrivant aux Buttes Chaumont. Avec trois résistants sous ses ordres, ils arrêteront quatre-vingts soldats allemands et récupèreront fusils et munitions. Elle participera ensuite aux combats place de la République. 

 

Autrice de poème dès son plus jeune âge, elle devient ensuite journaliste au quotidien Ce soir, dirigé par Louis Aragon puis à la Vie Ouvrière, hebdomadaire de la CGT dirigé par Gaston Monmousseau, avant de rejoindre la rédaction de l’Humanité. 

 

Militante anticoloniale, elle passera sa vie à couvrir les guerres d’indépendance des peuples, et en particulier celles pour l’indépendance de l’Algérie et pour l’indépendance du Vietnam. Elle participera à visibiliser les atrocités commises par les puissances coloniales, et les batailles des peuples pour leur auto-détermination. Elle révèlera notamment, la torture et les massacres d’algériens à Paris à la fin des années 50. Elle couvrira, comme une des premières grand reporter, pendant 8 ans, la guerre du Viet Nam, directement depuis les maquis du Vietcong et sous les bombardements américains.

Enfin, après avoir couvert en 1947 et 1948 les grèves des mineurs, elle racontera à son retour en France dans les années 70, le quotidien des femmes de ménages, soignantes exploitées et sous payées dans les hôpitaux français dans le livre-témoignage « Les linges de la nuit ». 

 

Elle résumera dans l’Humanité sa carrière par ces mots « J’ai toujours cherché la vérité. Au Maghreb, en Asie, partout où les peuples se battaient contre les oppresseurs. Je cherchais la vérité : pas pour moi, mais pour la dire. Ce n’est pas de tout repos. J’ai perdu des plumes à ce jeu. J’en ressens encore les effets dans mes os brisés. Mais si c’était à refaire, je le referais. »

 

A notre camarade, la CGT appelle celles et ceux qui le souhaitent, à venir lui rendre hommage mercredi 20 novembre au Cimetière du Montparnasse (29e division) à 14h30. Un rassemblement aura lieu par la suite à la mairie du 15e arrondissement.