Liberté pour Kirill Ukraintsev !
Kirill Ukraintsev, dirigeant du syndicat russe de livreurs “Courier”, a été placé en détention dans l’attente de son procès le 25 juin. Il est inculpé pour « appel ou participation à un rassemblement non autorisé à plus de deux reprises en l’espace de 180 jours » et risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Le syndicat “Courier” a été créé en 2020 par des livreurs moscovites travaillant pour Delivery Club, entreprise russe qui domine le marché de la livraison du pays. Depuis, les coursiers ont mené de nombreuses actions contre les diminutions de salaires et pour l’amélioration de leurs conditions de travail, revendiquant par exemple l’obtention de réels contrats pour les livreurs.
En avril dernier, Delivery Club a décidé unilatéralement de modifier le mode de calcul de la rémunération, provoquant ainsi une perte de 20% du salaire des coursiers. Et ceci alors que la Russie connaît une hausse brutale de l’inflation ! En réponse à cette mesure scandaleuse, les livreurs ont commencé un mouvement de grève.
Le 25 avril, au 4ème jour du conflit, lors d’une manifestation de livreurs devant les bureaux de Delivery Club, certains furent interpellés par la police, mais libérés sans charges. Le même jour, la police a perquisitionné le domicile du dirigeant de “Courier”, Kirill Ukraintsev, confisquant tout son matériel informatique ainsi que celui de sa famille.
Suite à la perquisition, il a été placé en détention provisoire et inculpé selon l’article 212.1 du Code pénal de la Fédération de Russie qui reconnaît comme un délit l’appel ou la participation à des rassemblements non autorisés. Kirill Ukraintsev risque désormais jusqu’à cinq ans de prison et son procès devrait se tenir le 25 juin.
Le pouvoir, qui ne tarit pas de soutiens aux entreprises en cette période de guerre, a donc décidé de répondre au mécontentement des travailleurs par la répression de leurs leaders. En Russie, le mouvement syndical, dont la KTR, s’est déjà exprimé en faveur de la libération de Kirill Ukraintsev.
Nous demandons également sa libération immédiate et l’abandon de toutes les charges à son encontre, car l’action syndicale n’est pas un crime ! Dans cette affaire se joue la liberté d’un homme, et avec lui, l’avenir des libertés syndicales et des droits des travailleurs de plateformes. Pour reprendre les mots de nos camarades : Les coursiers ne sont pas des esclaves !