Le travail est malade : il faut le transformer !

Publié le 28 Aoû. 2018
Temps de lecture : 3 min.
On ne pourra transformer le travail qu’en instaurant une réelle démocratie au travail, pour que chaque travailleur ait les moyens d’agir pour faire ce qu’il estime être un travail de qualité, utile à la société. C’est bien celles et ceux qui travaillent qui sont les plus grands experts de leur travail.

La CGT affirme les liens entre les enjeux du travail, de santé et l’organisation des solidarités tout au long de la vie. Elle revendique historiquement la pertinence d’une intégration de l’ensemble des institutions et des acteurs œuvrant à cette politique.

En travaillant au quotidien auprès et avec les travailleurs, la CGT a l’ambition qu’ils deviennent acteurs de la transformation de leurs situations de travail. Cette démarche est fondamentale pour que le travail devienne facteur de bien-être et de bonne santé.

La remise ce jour du rapport « Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée » au Premier ministre annonce l’ouverture d’une négociation sur la politique de santé au travail. La CGT s’investira dans ce débat à partir de l’analyse de ce rapport mais, bien entendu, avant tout, à partir de ses propres revendications.
Ce document souligne les difficultés et les signes d’essoufflement de notre système de santé au travail, tout particulièrement concernant la prévention. Il recommande, pour plus d’efficacité, la création d’une structure plus simple d’accès regroupant les divers acteurs de la prévention.

La CGT met en garde. Nous avons trop d’exemples en France d’institutions fusionnées avec des moyens réduits qui sont devenues des lieux de souffrance au travail avec pour conséquence une dégradation du service rendu.
Pour éviter cet écueil, cette nouvelle entité doit se construire dans le respect des personnels, de leurs représentants et avec les moyens nécessaires. Tous les travailleurs des métiers de la prévention doivent être acteurs et décideurs dans ce projet d’ampleur.

Sur le plan budgétaire, la sollicitation des excédents de la branche AT-MP pourrait aller dans le bon sens. Toutefois, nous tenons à attirer l’attention sur la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles qui reste un fléau. La branche maladie de la Sécurité Sociale doit trop souvent prendre à sa charge les dégâts causés par le mal-travail.

Celui-ci ne peut plus être nié. Son expansion a contraint le gouvernement à réagir. Les politiques uniquement axées sur l’emploi ont laissé le travail au bord de la route. Les travailleurs attendent beaucoup plus qu’une simple rémunération. Ils veulent un travail qui soit porteur de sens, qui leur donne un rôle dans la société. Le travail est donc un enjeu démocratique. Il est un élément essentiel de la citoyenneté.

Les agents des trois versants de la fonction publique doivent bénéficier eux aussi, à part entière, de cette politique de prévention nationale et de santé. La CGT portera dans les négociations l’intégration de tous les salariés du privé, de la fonction publique et des entreprises publiques.

La CGT considère que ce rapport doit ouvrir le débat sur les questions du travail et de la santé. Il en constitue le point de départ et non la finalité. La CGT mettra tout en œuvre pour que les travailleurs puissent bénéficier d’un système de prévention de la santé au travail qui corresponde à leurs besoins. Elle le fera dans la négociation à venir, dans l’action quotidienne, sur les lieux du travail, afin que chaque travailleur s’y investisse et s’y émancipe.

Montreuil, le 28 août 2018