Laisser la Kanaky choisir librement et démocratiquement son avenir !

Publié le 9 nov. 2021
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En Kanaky (Nouvelle-Calédonie), un processus de décolonisation a été entamé depuis 1988 avec les accords Matignon-Oudinot, processus qui s’est poursuivi 10 ans plus tard avec les accords de Nouméa.

Le premier texte des accords de Matignon-Oudinot portait comme titre «La condition d’une paix durable, l’État impartial au service de tous» et dans le texte des accords de Nouméa, la France reconnaissait «les ombres de la période coloniale». On connaît le poids tragique de ces « ombres coloniales » : la dépossession des terres, les déplacements de population, la destruction de l'organisation sociale kanak, la négation autant que le pillage du patrimoine artistique kanak, les limitations des libertés publiques, s et l’atteinte à la dignité du peuple kanak.

Pour aller au bout du cycle prévu par les accords, la France s’est engagée à organiser 3 référendums d’autodétermination, le troisième devant se dérouler au plus tard avant octobre 2022. Le dernier de ces référendums a finalement été programmé beaucoup plus tôt, pour le 12 décembre 2021, avant que la Kanaky ne soit touchée depuis le mois de septembre 2021 par la pandémie de COVID-19 avec une rare intensité. Comme partout la pandémie touche plus particulièrement les plus fragiles, les plus précaires, ceux qui vivent souvent dans des logements sans confort et dans des lieux où la France n’a pas jugé nécessaire et utile d’installer des équipements de santé en quantité suffisante.

Ainsi c’est en plein confinement strict, alors que toute campagne électorale réellement démocratique est impossible, que l’on s’approche de ce scrutin déterminant pour l’avenir de la Kanaky. Les conditions sanitaires et sécuritaires entravent indubitablement le caractère démocratique de la campagne et du vote.

Le gouvernement avec le soutien des partis loyalistes, surtout implantés dans la population originaire de Métropole entendent maintenir coûte que coûte la date de ce référendum pourtant dénoncé unanimement par l’ensemble des forces Kanaks, politiques ou syndicales.

La CGT fait sienne la revendication des forces kanaks et indépendantistes demandant le report du référendum au second semestre 2022 en dehors des échéances électorales françaises. Maintenir le scrutin est une décision irresponsable et risquée car elle est de nature à déchainer une colère qui pourrait de nouveau plonger l’archipel dans une spirale de violences.

Montreuil, le 9 novembre 2021