LA VRAIE FAUSSE BAISSE DU CHÔMAGE

Publié le 29 oct. 2019
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Alors que le gouvernement se félicite des chiffres annoncés par Pôle emploi il y a quelques jours, un décryptage s’impose.

À première vue, ces chiffres sont encourageants ; toutes catégories confondues, le chômage est en baisse de 0,4 % sur le trimestre et 1,1 % sur l’année. Ces chiffres doivent être relativisés : ils ne traduisent pas uniquement des créations d’emploi mais surtout l’exclusion de demandeurs d’emploi de l’assurance chômage. À titre d’exemple, les radiations n’ont cessé d’augmenter (quasiment 13 % au 2ème trimestre et 2% au 3ème).
En parallèle, on constate une hausse exceptionnelle de la pauvreté, comme l’attestent les derniers chiffres de l’Insee.
Cela nous montre bien que notre système de solidarité ne joue plus son rôle ; non seulement, ceux qui sont exclus de l’assurance chômage sont de plus en plus nombreux mais seulement une minorité d’inscrits à Pôle emploi est indemnisée (37 %).
Il est à parier que cette hausse de la pauvreté se prolongera en 2019 et en 2020, quand les premières mesures de la réforme de l’assurance chômage commenceront à montrer leurs effets. Pour rappel, cette mesure fera 50% de perdants parmi les 2,6 millions d’indemnisés. C’est autant de personnes potentiellement précipitées dans la précarité.
En somme, malgré la baisse apparente des chiffres du chômage, il n’y a pas de quoi se réjouir… Tant que le taux d’activité n’augmentera pas significativement pour les jeunes, les plus de 50 ou de 60 ans, les travailleurs les moins qualifiés, les femmes, pour répondre à tous les besoins d’emploi, la bataille pour l’emploi et contre le chômage ne se résoudra pas par des opérations de communication gouvernementale.

Montreuil, le 29 octobre 2019

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