La CGT solidaire du peuple et des travailleurs ivoiriens !

Publié le 10 nov. 2020
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En Côte d'Ivoire, après une campagne électorale marquée par une grande violence faisant de nombreux blessés et morts, le premier tour de l'élection présidentielle s'est tenu le 31 octobre dernier.

Le scrutin a été boycotté par la quasi-totalité de l’opposition, en raison de la candidature du président sortant Alassane Ouattara se présentant pour un troisième mandat interdit par la Constitution Ivoirienne qu'il avait lui-même fait adopter en 2016.
Selon bon nombre de nos camarades syndicalistes ivoiriens, de très nombreuses fraudes ont été constatées –certains bureaux de vote se retrouvant avec plus de bulletins dans les urnes que d’électeurs inscrits sur les listes électorales – ainsi que de nombreuses intimidations physiques, etc.
C’est dans ce contexte que la commission électorale « indépendante » a annoncé, mardi 3 novembre, la victoire du président sortant avec un score de plus de 94 % selon des chiffres provisoires.
Face au risque majeur de nouvelles violences sanglantes et craignant que ne se répète la guerre civile qui avait fait plus de 3000 morts suite à l’élection présidentielle de 2010, nos camarades de l'intersyndicale regroupant la FESACI-CG, la CGST-CI et Dignité avaient appelé au report de ce scrutin et au dialogue pacifique : « Nous réitérons avec force notre appel à l'ouverture pressante du dialogue, à travers une concertation nationale en vue d'une élection inclusive, transparente et crédible, gage d'une paix durable. »
Apres la publication des résultats plus que contestables, le bras de fer se poursuit entre le pouvoir et les partis d’opposition. Depuis mardi, les résidences des principaux leaders d'opposition sont encerclées par les forces de l’ordre et son porte-parole est tenu au secret dans les locaux de la DST Ivoirienne. Aujourd'hui, Alassane Ouattara, de plus en plus isolé dans son pays, n’a qu’une idée en tête : sauvegarder ses intérêts, ceux de ces ami.es et ceux de quelques multinationales françaises, quitte à plonger la Côte d'Ivoire dans le chaos.
Cette nouvelle crise politique affecte directement la vie sociale du pays, notamment chez les travailleurs.euses qui craignent une nouvelle flambée de violence et risquent, désormais, leur vie à la gagner en se rendant au travail. Comme toujours, ce sont les plus précaires et les plus pauvres comme les travailleurs du secteur informel – qui ne peuvent se permettre de rester chez eux – qui sont les premières victimes.
La répression frappe tous azimuts : notre camarade Edith Pulcherit Gballet de la confédération CISL-DIGNITE, suppléante au conseil général de la CSI et présidente d’ « Alternative Citoyenne Ivoirienne », a lancé le 10 août 2020 un mot d’ordre de protestation contre ce troisième mandat. Cet appel a été largement entendu par la population et les travailleurs ivoiriens qui manifesteront en masse dans les rues de la capitale, au mois d’août. S’ensuivra une répression sanglante faisant une douzaine de morts à Abidjan et dans plusieurs villes du pays. Edith a été arrêtée ainsi que plusieurs camarades et placée sous mandat de dépôt sans jugement depuis le 19 août. Dans le même temps, elle a appris son licenciement par son employeur. Depuis lors, cette militante syndicaliste est enfermée dans les geôles du pouvoir d’Abidjan.
La CGT apporte son soutien aux revendications de la FESACI-CG ; la CGST-CI et Dignité qui appellent à l'ouverture d'une concertation nationale, afin de mettre fin aux conflits électoraux et afin de rétablir la paix et d'assurer la sécurité des travailleuses et des travailleurs ivoiriens. Elle appelle à prendre en compte les revendications porteuses de justice sociale exprimées par les organisations syndicales, par les travailleuses et les travailleurs de Côte d’Ivoire. Enfin, la CGT demande l’arrêt immédiat de la répression des manifestations, la libération des syndicalistes emprisonnés et réclame une enquête internationale sur les crimes commis depuis le début de l’été.

Montreuil, le 10 novembre 2020

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