Gouvernement et MEDEF s’en occupent … en supprimant la prime Transport !

Publié le 11 juin. 2018
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La Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale vient de retirer du projet de loi de financement de la Sécurité sociale la partie de texte sur la prise en charge du coût du trajet domicile-travail par l’employeur.
Avec ce geste, sans doute bien incité par le gouvernement, les députés membres de cette commission s’affirment clairement du côté du système financier, sur le dos des salariés : grappiller toutes les miettes qui pourtant constituent une amélioration essentielle du quotidien du salarié et faire couler à flot l’argent pour les banques, des centaines de milliards d’euros, sans changer la mécanique spéculative.

C’est pourtant de pouvoir d’achat que le social et l’économie ont besoin pour tenir la croissance. Il ne devait pas y avoir de rigueur nous avait-on affirmé !

Les députés et sénateurs dans leur ensemble ont cependant prérogatives et moyens de rectifier la faute en renversant la décision de la commission dans le débat parlementaire.

A l’inverse, démonstration sera faite que déjà les salariés commencent à payer la crise. Les engagements et effets d’annonce du Premier ministre, ceux du candidat président du pouvoir d’achat ont fait également les frais sur leur crédibilité.

Quant au soi-disant argument de baisse des prix du pétrole, il ne tient pas. Tout le monde sait que sa rareté conduit à une croissance de son coût.

De surcroit, avec des mesures politiques qui ne visent qu’à sauver le système financier sans s’attaquer aux causes qui relèvent du système économique, les états vont relancer la spéculation. Elle viendra à coup sûr porter à nouveau sur le prix du baril.

Cette décision en commission de l’Assemblée nationale, conforme aux attentes du MEDEF qui n’a cessé de s’opposer à la mesure et sur laquelle la CGT avait appelé à la vigilance quand au passage au Parlement, pose également une fois de plus la question de la conception du dialogue social dans ce pays et du respect des engagements pris lors des négociations.

Le Premier ministre avait appuyé son annonce sur le non fonctionnement du dispositif de chèque transport, la question n’était donc pas uniquement à rapprocher des prix du pétrole.

La négociation à Matignon le 18 septembre dernier a montré une unanimité des organisations syndicales sur cette question. La CGT propose à toutes les confédérations de faire front unitairement sur le sujet et d’agir ensemble pour contraindre le législateur et le MEDEF à satisfaire cette revendication. D’ores et déjà, la CGT appelle ses organisations à organiser unitairement sur le terrain l’interpellation des députés.

Montreuil, le 22 octobre 2008