Egalité professionnelle : Attention, rien n'est joué !

Publié le 11 juin. 2018
Temps de lecture : 2 min.
Le gouvernement vient d’annoncer les mesures qu’il prendrait en faveur de l’égalité professionnelle, reprenant certaines propositions des organisations syndicales mais restant néanmoins très en deçà des enjeux. L’affirmation d’une obligation de résultat en matière d’égalité professionnelle - c’est-à-dire l’obligation de supprimer les écarts de salaire entre les femmes et les hommes dans un délai de trois ans - reste floue...

Le gouvernement vient d’annoncer les mesures qu’il prendrait en faveur de l’égalité professionnelle, reprenant certaines propositions des organisations syndicales mais restant néanmoins très en deçà des enjeux. L’affirmation d’une obligation de résultat en matière d’égalité professionnelle - c’est-à-dire l’obligation de supprimer les écarts de salaire entre les femmes et les hommes dans un délai de trois ans - reste floue. Le gouvernement doit clarifier.
Tout d’abord, le gouvernement s’en tient à l’écart strict de 9%, alors que l’écart réel de salaire est de 26%. De plus, le logiciel permettant de mesurer cet écart est renvoyé à une mission pilotée par la DRH de Schneider, alors que les organisations syndicales ont proposé un outil simple et transparent avec des critères précis. La CGT réaffirme sa vigilance : pas question que l’option retenue soit, comme le propose le patronat, un outil propre à chaque entreprise avec des critères subjectifs pouvant être définis par chaque employeur et neutralisant les principaux facteurs d’écarts de salaire.
S’agissant des violences sexistes et sexuelles, aucun moyen supplémentaire n’est décidé. Seules mesures annoncées : le renforcement des obligations de formation mais sans financement et la création de référent.e.s mais sans prérogatives ni moyens.
A contrario, les ordonnances Macron ont contribué à diminuer les outils de lutte contre les violences sexuelles et sexistes avec, par exemple, la suppression des CHSCT et des délégué.e.s du personnel. De plus, la fermeture de l’accueil téléphonique de l’AVFT (Association de lutte contre les Violences faites aux Femmes au Travail) est aussi un recul.
Enfin, à moyens constants, la « grande cause nationale » risque de se limiter à un slogan. Le gouvernement annonce la multiplication par quatre des contrôles de l’inspection du travail sans prévoir les recrutements nécessaires. Il s’oppose aussi, pour des raisons budgétaires, à ce que le projet de directive européenne « vie privée, vie professionnelle » permette de mieux rémunérer et donc de mieux partager le congé parental.
La CGT exige la prise en compte des propositions unitaires des organisations syndicales, de façon à mettre les actes en cohérence avec les paroles et à adopter, enfin, un vrai plan en faveur de l’égalité professionnelle.

Montreuil, le 9 mai 2018