Cameroun : halte à la répression, respect du vote populaire
Depuis la déclaration officielle le 27 octobre 2025, que Paul Biya doit effectuer un huitième mandat à la tête du pays — ce qui l’amènerait à gouverner jusqu’à l’âge de 99 ans —, le Cameroun vit une nouvelle vague de tension caractérisée par des soulèvements spontanés dans de nombreuses localités, la répression politique, l’arrestations arbitraires au nombre d’environs 2000 à ce jour et de violences contre les militant·es, syndicalistes et opposant·es et leaders d’opinion.
Les communiqués de plusieurs organisations de la société civile et syndicales tel le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES), font état de l’enlèvement, le 24 octobre 2025 de Monsieur ASSOUAH ETOGA Roland et de Madame TITCHIO Florence, Enseignants et Responsables du SNAES et du Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun (COREC), portés disparus jusqu’à ce jour. Enlèvements opérés sans mandat ni respect des procédures légales, et qui font craindre pour leur intégrité physique et la disparition alors qu’il était hospitalisé d’Anicet Ekane, responsable de l’Union pour le Changement mouvement d’opposition à Biya.
- La déclaration de l’UPC-MANIDEM dénonçant l’arrestation de plusieurs figures politiques et intellectuelles, parmi lesquelles Anicet Ekane, Jean-Calvin Aba’a Oyono, Fabrice Léna, Florence Titchio, Martial Noubissie et Djeukam Tchameni, exigeant leur libération immédiate.
Ces enlèvements et arrestations ciblés visent clairement à faire taire les voix démocratiques et à étouffer la contestation des manœuvres de fraude dénoncées à l’issue du scrutin sur l’ensemble du territoire, dans un contexte par ailleurs endeuillé par soixante-cinq morts.
La CGT :
- Exprime sa solidarité pleine et entière avec les syndicats, les organisations de la société civile camerounaise, les leaders d’opinion et tous les acteurs sociaux victimes de la répression du fait de leur engagement pour la démocratie et la justice sociale ;
- Dénonce la dérive autoritaire du pouvoir camerounais, qui criminalise l’expression démocratique et viole les conventions internationales de l’OIT sur la liberté syndicale et les droits civils fondamentaux.
- Appelle à la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes détenues arbitrairement, à la protection des syndicalistes et militant·es politiques, ainsi qu’au respect de la volonté populaire exprimée dans les urnes.
La CGT se tient aux côtés ;
De toutes celles et de tous ceux qui, au Cameroun et au-delà, refusent que la terreur d’État et la répression se substituent au droit du peuple à choisir librement son avenir ;
Du peuple camerounais qui, après des décennies d’autoritarisme, exige et réclame pacifiquement le changement.
Montreuil, le 30 octobre 2025