Fiche 67 - Baisse des émissions : un progrès en trompe-l'œil

Temps de lecture : 2 min.
Publié le 1 Aoû. 2025
Évolution des émissions de gaz à effet de serre par secteur émetteur (en Mt CO2 eq)
Évolution des émissions de gaz à effet de serre par secteur émetteur (en Mt CO2 eq)
Source: Format Secten –Citepa, 2025.

Note de lecture: Les émissions de l'industrie de l'énergie sont passée de 79 Mt COeq en 2010 à 33 Mt COeq en 2024.

UTCATF: il regroupe les flux de carbone induits par les activités humaines, relatifs au couvert végétal et à la matière organique du sol, dont la teneur en carbone dépend de l'utilisation des terres, de leur changement d'affectation, et de la forêt.

Derrière la baisse globale, des dynamiques sectorielles inquiétantes

Depuis les années 1990, les émissions de gaz à effet de serre (GES) en France ont globalement diminué, passant d’environ 550 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 eq) en 1990 à 369 Mt CO2 eq en 2024. Cette baisse de près de 32% en trente ans liée surtout à la fin du charbon et à la désindustrialisation, reste trop lente et inégale pour atteindre la neutralité carbone visée en 2050 par l’Accord de Paris de 2015 qui consiste à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C. 

Externaliser n’est pas décarboner

Si en 2024, les émissions ont baissé de 1,8% par rapport à 2023, après - 5,8 % entre 2023 et 2022, ces baisses cachent de fortes disparités sectorielles.

Les transports restent le premier contributeur (32%), tirés par la voiture individuelle et le transport routier. Or, ce secteur n’a quasiment pas réduit ses émissions depuis 1990 – du fait notamment de la régression du fret ferroviaire. L’agriculture représente 20%, notamment à travers le méthane et les engrais azotés. L’industrie manufacturière (17%) a vu ses émissions diminuer ces dernières années, mais souvent à cause de baisses d’activité, non d’investissements structurels. Elle s’accompagne aussi d’une forte délocalisation: en important de nombreux biens manufacturés, la France a externalisé une part de ses émissions. Si l’on tenait compte de ces importations, l’empreinte carbone nationale serait bien plus élevée. Le secteur résidentiel-tertiaire (15%) reste fortement émetteur en raison du chauffage au gaz et au fioul.

Lutter contre les émissions de CO2 est vital car elles provoquent des événements extrêmes, dégradent les conditions de travail, menacent la santé publique et accroissent les inégalités.

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Chapitre I – Éléments macroéconomiques
Chapitre II – Salaires, inflation et inégalités
Chapitre III – Sécurité sociale et santé
Chapitre IV – Travail et emploi
Chapitre V – Environnement

 

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