La liberté d'installation expose les territoires au manque de médecins

En 2023, la France comptait en moyenne 147 omnipraticien·nes (médecins généralistes) et 193 spécialistes pour 100 000 habitant·es. Il existe néanmoins des disparités extrêmement fortes entre les territoires. Les différences de densité sont telles que bon nombre de territoires font fassent à d’importantes pénuries.

Entre 2013 et 2023, le Val d’Oise a connue une baisse de la densité médicale des omnipraticien·nes de plus de 22 % et la Seine-Saint-Denis de 21 % – à l’image d’une grande part des départements de la grande couronne parisienne. 

Les départements plus ruraux sont aussi concernés, la densité de ces praticien·nes ayant baissée de plus 13 % dans les Deux-Sèvres et de 15 % dans la Creuse. Plusieurs départements de l’Ouest et du Sud-Est ont quant à eux connu des augmentations supérieures à 10 %. 

Un indicateur révélateur de l'abandon de l'Outre-mer

La situation de Mayotte est alarmante concernant ces inégalités. Ce département ne dispose que des trois cinquièmes du nombre de médecins généralistes par habitant·e des départements de métropole les moins bien dotés. Quant aux spécialistes, leur concentration est deux fois moins importante qu’en métropole.

La désertification médicale est le symptôme d’une dégradation plus large du service public qui frappe l’ensemble du territoire français. Ce phénomène est le résultat de choix politiques, comme la faiblesse du numerus clausus qui a longtemps limité l’accès aux études de médecine, mais aussi la liberté d’installation entrainant une concentration des médecins dans certaines zone. Face à cette fracture sanitaire, la réponse ne peut être laissée aux seules logiques du marché.