Les travailleurs en lutte ne sont pas responsables !
Ce Mercredi 18 mai au matin, un terrible accident de la circulation est survenu sur l’axe Le Havre-Montivilliers faisant un mort et deux blessés. Il s’agirait d’une collision entre un véhicule et un camion qui aurait pris la route à contre-sens.
Cet axe routier est proche d’un rond-point occupé par des manifestants contre la Loi-Travail. Très vite, le Procureur de la République du Havre, repris par plusieurs média s’est empressé de faire le lien entre la manifestation et cet accident. Des hauts responsables de la préfecture de Seine Maritime déclarent à demi-mot que la CGT serait responsable de ce drame.
La CGT dénonce un climat délétère, venant du haut de l’Etat, qui accuse les syndicats de toute la tension accumulée dans le pays et parfois même traite les syndicalistes comme des délinquants. La CGT n’acceptera pas que le pouvoir judiciaire et politique se permette de mettre en cause la responsabilité des travailleurs en lutte avec leurs organisations syndicales dans ce drame. En effet, le blocage avait été annoncé depuis plusieurs jours et les autorités connaissaient parfaitement les lieux où se déroulaient ces actions.
De plus, si les militants syndicaux s’évertuent à assurer la sécurité des biens et des personnes sur et autour des piquets de grève, leurs organisations ne sauraient bien évidemment pas être tenues pour responsables des accidents de circulation qui surgissent dans un périmètre géographique éloigné, ni du comportement de certains automobilistes ou chauffeurs professionnels. En effet, Il est du ressort des services de Police d’assurer cette sécurité ainsi que les conditions de circulation. L’UD CGT 76 et l’Union Locale des Syndicats CGT du Havre et de l’agglomération réaffirme que le gouvernement est totalement responsable, par son obstination insensée (49-3) du conflit social qui mobilise tout le pays. Les salariés et leurs syndicats sont légitimes dans leurs actions et agissent avec calme et détermination pour que la volonté de la majorité l’emporte.
Nous déplorons ceux qui jouent le pourrissement et tiennent des propos dans le sens de remettre en cause les libertés démocratiques les plus fondamentales. L’évènement de ce matin, auquel nul ne peut rester insensible, est dramatique mais hors contexte. La lutte contre un projet de loi rejeté par 75 % de la population, mais aussi contre l’usage inapproprié de l’article 49-3 qui constitue un véritable déni de démocratie se poursuivra sans relâche.