Un salarié licencié pour deux dessins
Les dessins de Grégory
Après les évènement dramatiques de Charlie Hebdo, on pensait que le droit à la caricature était définitivement sacralisé. On avait tort. Grégory s'est ainsi fait licencier pour deux dessins. En cours de reconnaissance de maladie professionnelle, ce salarié du site Airbus Nantes avait voulu exprimer sa souffrance par le biais du dessin. Malheureusement, le RH de secteur est tombé sur ses créations, et s'est senti insulté. « Ce n'est pas une personne qui est caricaturée, remarque Patrick Busson, secrétaire général de la CGT Airbus France, c'est l'ambiance de l'entreprise. »
Pour ce dernier, le motif de licenciement est clairement un prétexte : « Ce salarié avait de plus en plus de problèmes de santé liés à la cadence de travail. Il a fait des lumbagos, des tendinites... Après un mi-temps thérapeutique, il a repris à temps plein mais avait toujours des problèmes physiques. Sa hiérarchie lui a clairement dit que plus personne ne voulait de lui. »
La mobilisation s'organise pour soutenir Grégory dans cette procédure totalement injuste. Les salariés se sont rassemblés devant l'entreprise le jeudi 18 janvier, un groupe de soutien a été créé sur Facebook a été lancée le vendredi 19 janvier. « Cette affaire montre l'incapacité de l'entreprise à s'occuper de ses salariés qu'elle a cassés par le travail, alors qu'ils n'ont même pas 40 ans, insiste Patrick Busson. Le deuxième problème est qu'elle n'accepte aucune critique, et bafoue la liberté d'expression. » La CGT portera l'affaire aux prud'hommes si la direction s'obstine à refuser la réintégration de Grégory.