Agression au cutter en arrière-boutique
Le 8 juin 2017 vers 19 heures, Yassine, salarié de la boutique SFR du centre commercial de Paridis à Nantes avait négocié avec son responsable de partir plus tôt, mais son collègue Abdel n'en avait pas été informé.
Au moment de partir, « je lui indique qu’il y a beaucoup de clients et que le planning indique qu’il doit être présent. Yassine me dit qu’il s’en “fout” et il s’en va et de manière agressive. (...) En s’approchant de moi, il me saisit au cou, je l’attrape par la chemise pour le maintenir à distance et le maitriser » explique Abdel. La situation s'envenime encore quand Abdel menace de prévenir le responsable de boutique. « Yassine est assis sur une chaise, et me menace : “tu vas le regretter tu es un homme mort !” Il se lève me bouscule, je fais le même geste, il saisit un cutter et me donne un coup, me blesse à la main ». Abdel aura quatorze jours d'ITT avec un nerf de la main sectionnée, et des traces de strangulation au cou.
Agressé et menacé de licenciement
La direction de SFR n’a pas tenu à ce jour de CHSCT extraordinaire afin de prévenir les risques. Elle n’a pas non plus convoqué les élu-e-s du personnel suite à cet accident, et ce, malgré la demande de ces dernier-e-s et du délégué syndical CGT. La direction de SFR n’a toujours pas réalisé à ce jour de déclaration d’accident de travail malgré les relances d'AbdeI, ni donné d’information sur les suites données par l’entreprise. En revanche, celui-ci a reçu hier une lettre recommandée de sa direction lui signifiant sa mise à pied conservatoire immédiate, ainsi que sa convocation à un entretien préalable à licenciement.
« Abdel, sans pour autant être un élu, est un militant très actif de la CGT dans son entreprise » selon Sylvain Lamblot, secrétaire général du syndicat FAPT CGT de Loire-Atlantique. Et celui-ci d'ajouter : « La violence en boutique est courante d'une part venant des clients qui suite à la fusion de SFR et de Numericable se retrouvent en plus grand nombre dans les boutiques restantes. Les tensions engendrées touchent également les salariés. » Précisons d'ailleurs que la suppression de 5 000 postes annoncée l'été dernier – soit un tiers des effectifs – dans le pôle télécoms de SFR va aller plus vite à partir de début juillet avec la mise en œuvre effective du plan de départs volontaires.
Une pétition circule réclamant notamment l'arrêt des mesures disciplinaires à l'encontre d'Abdel.