Pour une reconquête des entreprises publiques et nationalisées autour des besoins fondamentaux

Le choc avec l’économie réelle va fragiliser nos entreprises. Le gouvernement envisage des prises de participation pour sauver celles considérées comme stratégiques… sans débat ni concertation – secret des marchés oblige.
La CGT revendique :
l’arrêt de tous les processus de privatisation en cours, de délocalisation ou restructuration des entreprises ;
l’identification des filières et entreprises dont le pays doit avoir la maîtrise et se donner les moyens d’agir sur leurs orientations, au service de l’intérêt général.
Tous les secteurs indispensables à notre vie en commun, répondant aux besoins fondamentaux d’existence, d’émancipation et de démocratie doivent être mis sous contrôle citoyen à travers une véritable appropriation sociale. Cela concerne l’énergie, les transports, la santé, la communication, l’eau, l’alimentation, l’audiovisuel, les nouvelles technologies et notamment les composants électroniques…
Il ne s’agit pas d’opérer, comme l’envisage le gouvernement et le patronat, des nationalisations temporaires qui permettraient de nationaliser les pertes pour ensuite privatiser les profits. Ce dont nous avons besoin c’est d’envisager des mécanismes pérennes, qui permettent une réelle appropriation sociale de ces secteurs.
Plusieurs leviers existent pour l’État qui vont de l’instauration « d’actions de référence » assurant un droit de veto sur l’ensemble du capital jusqu’à des prises de participation à 100 % du capital. Pour orienter les décisions de ces entreprises dans le sens de l’intérêt général, il faut mettre en place des mécanismes de prise de décision démocratique.
Les entreprises vitales pour le pays nécessitent une continuité de service et des devoirs particuliers. Cela implique que les travailleurs soient assurés par un statut de haut niveau qui leur permette d’accomplir leur travail.
Il est nécessaire de prendre en compte les besoins des entreprises en termes de compétences et de les intégrer dans une politique globale de l’emploi et du travail avec un programme ambitieux de formation pour anticiper les départs et la mutation du travail.
Les entreprises de réseau dans le domaine de l’énergie (gaz, électricité), dans les transports ferroviaires de voyageurs et de marchandises, dans les télécommunications (usage de la boucle locale) ont subi les politiques de déréglementation de Bruxelles. Il faut donc réorienter la politique européenne en la matière et mettre fin au dumping social. Pour cela, il est indispensable de développer des coopérations au niveau mondial et européen et d’étendre la notion d’entreprise publique, de services publics et de bien communs en travaillant des alliances entre les travailleurs des différents pays, afin d’obtenir un rapport de forces permettant d’harmoniser par le haut les normes sociales et environnementales