Situation in France - Crisis of Yellow Vests / Situación en Francia - Crisis del chaleco amarillo / Ситуация во Франции - кризис жёлтых жилетов

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Publié le 21 déc. 2018
La France connaît, en cet automne 2018, un épisode inédit. Un mouvement hétéroclite, né et développé en dehors de toute structuration syndicale. Ce mouvement se déclare apolitique et multiplie les actions de blocage et les manifestations où s’exprime une forte colère populaire qui occulte de la scène médiatique toutes les autres mobilisations. La CGT considère depuis le début que cette colère est en grande partie légitime même si elle s’exprime de manière quelques fois contradictoire.
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En France la révolte des « gilets jaunes »

La France connaît, en cet automne 2018, un épisode inédit. Un mouvement hétéroclite, né et développé en dehors de toute structuration syndicale. Ce mouvement se déclare apolitique et multiplie les actions de blocage et les manifestations où s’exprime une forte colère populaire   qui occulte de la scène médiatique toutes les autres mobilisations. La CGT considère depuis le début que cette colère est en grande partie légitime même si elle s’exprime de manière quelques fois contradictoire. De nombreuses questions se posent aujourd'hui, et se poseront demain pour le mouvement syndical.

Depuis plus de 10 ans, la France subit la pression des politiques austéritaires et libérales. Quel que soit le président à la tête du pays (Jacques Chirac, libéral conservateur – Nicolas Sarkozy, libéral type Reagan - Hollande, social libéral – Emmanuel Macron, néo-libéral prétendant gérer le pays comme une entreprise) la même politique est appliquée avec plus ou moins de brutalité.

A force d’encaisser, à un moment, cela explose. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la taxe sur les carburants.

Ce mouvement social, a débuté dans les zones rurales et péri-urbaines ou depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs ont fait disparaitre les services publics au prétexte de faire baisser les dépenses de l’Etat. Une de ses caractéristiques est de ne pas avoir déclenchés de grèves dans les entreprises, la cible de cette « révolte » étant le gouvernement et plus particulièrement le Président Macron.

Rejetant le faux prétexte écologique du gouvernement [la taxe sur le carburant n’est pas corroborée par le financement de la lutte contre la pollution] voulant faire payer aux plus pauvres la dépendance à la voiture qu'imposent l'éloignement des lieux de travail, la raréfaction des services publics, la suppression de gares et de petites lignes ferroviaires, celles et ceux qui sont devenus les « gilets jaunes » se sont d'abord mobilisés contre la hausse des taxes additionnelles sur les carburants.

Aujourd’hui, sur les ronds-points, où l’on retrouve des travailleur.euse.s, des chômeurs et des retraité.e.s, des petits patrons, 85 % des « gilets jaunes » n’ont jamais croisés, ou très peu, les syndicats. Au sein de ces premiers protestataires qui se déclarent apolitiques et allergiques à toute structuration, force est de constater que les partis politiques d’extrême-droite, bien que minoritaires, sont présents, actifs et tentant d’influer sur les revendications. Mais leur stratégie est en partie en échec et ce sont les mots d’ordre de gauche qui dominent, même si les discours anti-migrants sont récurrents.

Sans réactions gouvernementales, les protestataires décidèrent d’organiser le samedi dans les villes, dont Paris, des manifestations permettant de donner une visibilité à leur mouvement et de se rendre compte du soutien massif de la population. A ses protestataires, se sont joint des groupuscules d’extrémistes et des personnes dont le seul but est le pillage au détriment des revendications.

Dans les différentes manifestations on est loin du seul mot d’ordre qui a lancé ce mouvement. Le motif de la protestation qui initialement portait sur le coût du carburant et l’impossibilité de payer cette énième augmentation, a été complété par d’autres revendications aussi légitimes : Suppression de la hausse des taxes sur les carburants, hausse du salaire minimum et des minima sociaux, suppression de la hausse des cotisations sociales pour les retraité.e.s, indexation des salaires et retraites sur l’inflation, rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), lutte contre l’évasion fiscale …

Autant de revendications qui rejoignent pour la plupart celles portées par certaines organisations syndicales depuis des années.

Depuis la toute première manifestation, celle du 17 novembre ou les manifestants, étaient de 287 000 participant.e.s (chiffre communiqué par le gouvernement) ou de 1 000 000 (chiffre donné par les gilets jaunes), celle du 24 novembre avec 166 000 participant.e.s (chiffre communiqué par le gouvernement) ou 750 000 (chiffre donné par les gilets jaunes), celle du 1er décembre de 136 000 participant.e.s (chiffre communiqué par le gouvernement), 700 000 (chiffre donné par les gilets jaunes), celle du 8 décembre de 125 000 participant.e.s (chiffre communiqué par le gouvernement), 520 000 (chiffre donné par les gilets jaunes).

Si le nombre de manifestant semble diminuer, la violence des manifestant.e.s et des forces de police s’amplifie de manifestation en manifestation. Entrainant blessures graves, handicaps, morts, destructions de voitures, scooters …, destruction de matériels publics et privés ainsi que le pillage de nombreux magasins.

Le 1er décembre, la CGT a, comme chaque année, organisé une manifestation des chômeurs qui a accueilli 15 000 participant.e.s (nombre communiqué par la CGT) ou 2 100 (nombre donné par la police).

C’est le refus du président Macron et de son gouvernement d’écouter les revendications et de négocier une sortie de crise qui brise l’espoir des protestataires de vivre mieux et sans crainte pour l’avenir.

Le président et son gouvernement ont tout d’abord choisi de suivre une stratégie de pourrissement.

« Les manifestations parisiennes vont être le théâtre de violences extrêmes et provoqueront, peut-être, des morts ». Une prophétie répétée à l'envi dans les médias, sur les réseaux sociaux et surtout, au sommet de l’État, qui est pourtant le seul à avoir les moyens de dénouer la situation mais qui a fait le choix de tenter de gouverner par la dramatisation et la peur.

Cette situation, qualifiée d’insurrectionnelle en raison de la radicalisation du mouvement et des violences, a été confortée par la stratégie adoptée par le gouvernement depuis mi-novembre, ce qui a accru la fatigue, la méfiance et la déception devant des demi-mesures égrenées au compte-gouttes, en guise de concessions. Ce à quoi s’ajoute la désormais légendaire surdité du pouvoir, qui écoute mais n’entend pas, et attaque tout azimut, depuis le début du mandat du président Macron, l’ensemble des droits sociaux conquis lors de luttes passées.

Après la manifestation extrêmement violente du 1er décembre, la présidence de la République a choisi le 4 décembre de persévérer dans la veine de la dramatisation outrancière : « Nous avons des raisons de redouter une très grande violence », affirment les services du président, qui disent craindre la mobilisation d'un « noyau dur de plusieurs milliers de personnes », qui se rendraient à Paris « pour casser et pour tuer ».

De fait, depuis le début de la protestation, les manifestants ne comptent plus le nombre de blessé.e.s graves handicapé.e.s à vie (mains arrachées par des grenades, yeux crevés, des personnes dans le coma et même une retraitée de 80 ans, pacifique, présente dans son appartement, tuée par une grenade lancée par la police) par les forces de l’ordre. Lors de la manifestation du 8 décembre, le gouvernement a même décidé de faire quadriller Paris par des blindés, n’hésitant pas à les lancer contre les protestataires. Jamais des blindés n’avaient été utilisés en France contre des manifestant.e.s en plein Paris.

Emmanuel Macron, loin de jouer son rôle de gardien de la paix civile et de stabilisateur institutionnel, joue à l’incendiaire social et c’est l’hystérisation qu’il préfère utiliser. Il cherche à écraser en faisant subir aux protestataires une humiliation sociale. Selon un journal de droite traditionnel, l’entourage du Président parle « de putsch » en préparation, quand Valeurs actuelles, un journal lui aussi conservateur rapporte que les ministres « craignent pour leur vie ». Propos anonymes qui servent une stratégie de clivage censée provoquer le rejet des gilets jaunes et calmer la colère de la majorité des protestataires en agitant le drapeau rouge du chaos.

Cette stratégie contraire à toute rationalité, a maintenant entrainé dans les protestations d’autres catégories de protestataires, les lycéens et étudiants, les agriculteurs, infirmiers, gardiens de prison, énergéticiens …

La CGT, depuis le début cherche, partout où c’est possible, c’est-à-dire où il est possible de s’entendre sur des revendications autres que celle de l’extrême-droite à créer une union de tous les protestataires, gilets jaunes, lycéen.ne.s, travailleur.euse.s, retraité.e.s, autres organisations syndicales qui seule permettra de faire chuter les politiques austéritaires et de les remplacer par des politiques progressistes.

A travers cette union nous souhaitons, aussi nous opposer au risque important de récupération de ses protestations par l’extrême droite.

Contre les autres protestataires aussi, la violence d’État et la répression se déchaînent comme le montrent les images ayant fait le tour du monde de lycéens de 15 ans maintenus à genoux les mains sur la tête par des policiers comme de dangereux terroristes.

Lundi 11 décembre au soir, après avoir reçu les différentes organisations syndicales dans les locaux de la Présidence, sans rien leur dire, le président s’est mis en scène. Mais il n’a toujours rien compris : le cap libéral et l’austérité sont maintenus. Le président de la République s’est livré à un véritable exercice d’enfumage ! Une opération de communication alliant menaces, mépris et mea culpa hypocrite, dès les premières minutes de son intervention ...

Pour la CGT, les revendications auxquelles il faut répondre, pour « Un état d’urgence économique et social », sont : l’augmentation immédiate du salaire minimum, des salaires, des pensions, du salaire dans la fonction publique, plus de justice fiscale, le rétablissement de l’ISF, l’exigence des négociations sur les salaires dans les entreprises, des services publics qui répondent aux besoins, la relance de la politique industrielle.

Le vendredi 14 décembre la CGT organise des manifestations partout en France, elle y invite les gilets jaunes et tous les protestataires souhaitant une politique plus progressiste. D’ores et déjà d’autres organisations syndicales et associatives ont annoncé leur présence : FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL …

La CGT espère que l’union des protestataires fera comprendre au gouvernement qu’il doit entendre et répondre aux demandes exprimées.

Le 13 décembre 2018, Montreuil

In France, the revolt of the "Gilets Jaunes"

In the autumn of 2018, France is experiencing an unprecedented episode. A heterogeneous movement, born and developed outside any trade union structure. This movement declares itself apolitical and multiplies blocking actions and demonstrations in which strong popular anger is expressed, obscuring all other mobilizations from the media scene. The CGT has considered this anger to be largely legitimate from the outset, even if it is sometimes expressed in a contradictory way.

Many questions arise today, and will arise tomorrow for the trade union movement.

For more than 10 years, France has been under pressure from austerity and liberal policies. Whatever the president at the head of the country (Jacques Chirac, conservative liberal - Nicolas Sarkozy, Reagan liberal - Holland,social liberal  - Emmanuel Macron, neo-liberal pretending to manage the country like a company) the same policy has been enforced with more or less brutality.Rolling with the punches at some point, leads to explosion The last straw was the fuel tax.

This social movement began in rural and peri-urban areas where for many years, successive governments have removed public services under the pretext of reducing state spending. One of its characteristics is that it did not trigger strikes in companies, the target of this "revolt" being the government and more particularly President Macron.

Rejecting the government's false ecological pretext[the fuel tax is not supported by pollution control funding] to make the poorest pay for the car dependency imposed by the remoteness of workplaces, the scarcity of public services, the removal of train stations and small railway lines, those who became the " gilets jaunes " first mobilized against the increase in additional fuel taxes.

Today, on the roundabouts, where there are workers, unemployed and retired and pensioners, small business bosses, 85% of the "yellow vests" have never , or very seldom ,met the unions. Among these first protesters who declare themselves apolitical and allergic to any structure, it must be noted that extreme right-wing political parties, although in the minority, are present, active and trying to influence the demands. But their strategy is partly failing and left-wing slogans dominate, even if anti-migrant rhetoric is recurrent.

Without government reactions, the protesters decided to organize demonstrations on Saturdays in the cities to make their movement visible and to measure the massive support of the population. Its protesters have been joined by small groups of extremists and people whose sole purpose is looting at the expense of claims.

In the various demonstrations, we are far from the only watchword that launched this movement. The reason for the protest, which initially concerned the cost of fuel and the impossibility of paying this umpteenth increase, was supplemented by other equally legitimate demands: abolition of the increase in fuel taxes, increase of the minimum wage and social minima, abolition of the increase in social contributions for pensioners, indexation of wages and pensions on inflation, restoration of the wealth tax (ISF), fight against tax evasion...

These are all demands that are mostly in line with those made by some trade union organisations over the years.

On the very first demonstration, on 17 November, the demonstrators were 287,000 participants (figure provided by the government) or 1,000,000 (figure provided by the yellow vests), on 24 November there  were 166,000 participants (figure provided by the government) or 750,000 (figure provided by the yellow vests), on 1 December , 136,000 participants (figure provided by the government), 700,000 (figure provided by yellow vests), on December 8, 125,000 participants (figure provided by the government), 520,000 (figure provided by yellow vests).

While the number of demonstrators seems to be decreasing, the violence of demonstrators and police forces is increasing from demonstration to demonstration leading to serious injuries, disabilities, deaths, destruction of cars, scooters..., destruction of public and private equipment as well as the looting of many shops.

On 1 December, the CGT organised, as it does every year, a demonstration by the unemployed, which was attended by 15,000 participants (number provided by the CGT) or 2,100 (number provided by the police).

It is President Macron's and his government's refusal to listen to the demands and negotiate a way out of the crisis that shatters the protesters' hope of living better and without fear for the future.

The President and his government first chose to follow a rotting strategy.

"The Parisian demonstrations will be the scene of extreme violence and may cause deaths.’ A prophecy repeated over and over again in the media, on social networks and above all at the top of the state, which is the only one with the means to resolve the situation but which has made the choice to try and govern through dramatization and fear.

This situation, described as insurrectional because of the radicalisation of the movement and its violence, has been reinforced by the strategy adopted by the government since mid-November, which has increased fatigue, mistrust and disappointment in the face of piecemeal half-measures as a concession. This is compounded by the now legendary deafness of the government, which listens but does not hear, and has attacked all social rights won in past struggles since the beginning of President Macron's mandate.

After the extremely violent demonstration on 1 December, the Presidency of the Republic chose on 4 December to persevere in the vein of outrageous dramatisation: "We have reason to fear very great violence", according to the services of the President, who say they fear the mobilisation of a "hard core of several thousand people", who would go to Paris "to break and kill".

In fact, since the beginning of the protest, the demonstrators have been counting the number of seriously injured and permanently disabled people (hands ripped off by grenades, eyes gouged out, people in a coma and even an 80-year-old retired woman, peaceful, present in her apartment, killed by a grenade thrown by the police) by the security forces. During the demonstration on 8 December, the government even decided to have Paris checked by armoured vehicles, not hesitating to launch them against the protesters. Never before had tanks been used in France against demonstrators in the middle of Paris.

Emmanuel Macron, far from playing his role as a civil peacekeeper and institutional stabilizer, is playing the social fireball and prefers to use hysterization and seeking to crush the movement by subjecting protesters to social humiliation. According to a traditional right-wing newspaper, the President's entourage speaks of "putsch" in preparation, while Valeurs actuelles, another conservative newspaper, reports that ministers "fear for their lives". Anonymous comments that serve as a cleavage strategy to reject yellow vests and calm the anger of the majority of protesters by waving the red flag of chaos.

This strategy, contrary to all rationality, has now led to protests from other categories of protesters, high school and university students, farmers, nurses, prison guards, energy experts...

From the beginning, the CGT has sought, whenever  it is possible to agree on demands other than that of the extreme right, to create a union of all protesters, yellow vests, high school students, workers, pensioners, other trade union organizations, which alone will make it possible to bring down austerity policies and replace them with progressive policies.

Through this union we also wish to oppose the significant risk of the extreme right recovering its protests.

State violence and repression are also rampant against other protesters, as shown by images around the world of 15-year-old high school students held kneeling with their hands on their heads by police officers as dangerous terrorists.

On Monday evening, December 11, after receiving the various trade union organisations in the Presidency's premises, without telling them anything, the President staged himself. But he still has not understood anything: the liberal course and austerity are maintained. The President of the Republic has carried out a real misleading exercise! A trick of communication combining threats, contempt and hypocritical culpa me, from the very first minutes of his intervention...

For the CGT, the demands to be met, for "A state of economic and social emergency", are: an immediate increase in the minimum wage, in wages, pensions, civil service wages, more tax justice, the restoration of the ISF, the requirement for negotiations on wages in companies, public services that meet needs, the relaunch of industrial policy.

On Friday, December 14, the CGT organizes demonstrations all over France, in which yellow vests and all protesters wishing a more progressive policy are welcome. Other trade unions  and associative organisations have already announced their presence: FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL...

The CGT hopes that the union of protesters will make it clear to the government that it must hear and respond to the demands made.

On December 13, 2018, Montreuil

En Francia, la revuelta de los "chalecos amarillos"

Este otoño de 2018, Francia vive unos acontecimientos singulares. Un movimiento heteroclito, nacido y desarrollado fuera de cualquier estructura sindical. Este movimiento se declara apolítico y multiplica las acciones de bloqueo y las manifestaciones en las que se expresa una fuerte cólera popular , ocultando de la escena mediática todas las demás movilizaciones. La CGT ha considerado que este enojo es en gran medida legítimo desde el principio, aunque a veces se exprese de manera contradictoria.

Hoy surgen muchas preguntas que mañana surgirán para el movimiento sindical.

Desde hace mas de diez años, Francia esta bajo la presión de las políticas de austeridad y liberales. Cualquiera que sea el presidente a la cabeza del país (Jacques Chirac, liberal conservador - Nicolas Sarkozy, liberal Reagan - Holanda, social liberal - Emmanuel Macron, neoliberal pretendiendo gestionar el país como una empresa) la misma política se aplica con más o menos brutalidad.

La acumulacion de ataques tiene como consecuencia que de repente explota. La gota que colma el vaso fue el impuesto al combustible.

Este movimiento social se inició en las zonas rurales y periurbanas donde durante muchos años, los sucesivos gobiernos han eliminado los servicios públicos con el pretexto de reducir el gasto público. Una de sus características es que no se ha traducido en huelgas en las empresas, porque el objetivo de esta "revuelta" es el gobierno y en particular el presidente Macron.

Rechazando el falso pretexto ecológico del gobierno [al impuesto al combustible no corresponden fondos para controlar la contaminación] para hacer que los más pobres paguen por la dependencia del automóvil impuesta por la lejanía de los lugares de trabajo, la escasez de servicios públicos, la eliminación de estaciones y pequeñas líneas ferroviarias, los « chalecos amarillos » (gilets jaunes) se movilizaron en primer lugar contra el aumento de los impuestos adicionales al combustible.

Hoy, en las rotondas, donde estan juntos trabajadores, desempleados y jubilados, pequeños empresarios, el 85% de los "chalecos amarillos" tuvieron ninguno o muy pocos contactos con los sindicatos. Entre estos primeros manifestantes que se afirman apolíticos y alérgicos a cualquier estructura, hay que señalar que los partidos políticos de extrema derecha, aunque minoritarios, están presentes, activos y tratan de influir en las reivindicaciones. Pero su estrategia está fallando en parte y las consignas de izquierda dominan, aunque la retórica antimigrante sea recurrente.

Sin reacciones del gobierno, los manifestantes decidieron organizar manifestaciones los sábados en las ciudades para dar visibilidad a su movimiento y al apoyo masivo de la población. A los manifestantes se unieron pequeños grupos de extremistas y personas cuyo único propósito es saquear y no defender las reivindicaciones.

En las distintas manifestaciones, se multiplicaron las reivindicaciones mas alla de la consigna de origen de este movimiento. El motivo de la protesta, que inicialmente se refería al coste del combustible y a la imposibilidad de pagar este enésimo aumento, se complementó con otras demandas igualmente legítimas: supresión del aumento de los impuestos sobre los combustibles, aumento del salario mínimo y de los mínimos sociales, supresión del aumento de las cotizaciones sociales de los pensionistas, indización de los salarios y de las pensiones a la inflación, restablecimiento del impuesto sobre el patrimonio (ISF), lucha contra la evasión fiscal....

Estas reivindicaciones coinciden en su mayoría con las formuladas por algunas organizaciones sindicales desde hace años.

En la primera manifestación el 17 de noviembre, los manifestantes fueron 287.000 participantes (cifra proporcionada por el gobierno) o 1.000.000 (cifra proporcionada por los chalecos amarillos), en la del 24 de noviembre 166.000 participantes (cifra proporcionada por el gobierno) o 750.000 (cifra proporcionada por los chalecos amarillos), del 1 de diciembre, 136.000 participantes (cifra proporcionada por el gobierno), 700.000 (cifra proporcionada por los chalecos amarillos) y la del 8 de diciembre, 125.000 participantes (cifra proporcionada por el gobierno), 520.000 (cifra proporcionada por los chalecos amarillos).

Aunque el número de manifestantes parece estar disminuyendo, la violencia de los manifestantes y las fuerzas policiales va aumentando de manifestación en manifestación. Esta violencia causa lesiones graves, discapacidades, muertes, destrucción de coches, scooters etc., destrucción de equipamiento público y privado, así como el saqueo de muchas tiendas.

Como cada año,  la CGT organizó el 1 diciembre, una manifestación de desempleados, a la que asistieron 15.000 participantes (número facilitado por la CGT) o 2.100 (número facilitado por la policía).

Es la negativa del Presidente Macron y su gobierno a escuchar las demandas y negociar una salida de la crisis lo que hace añicos la esperanza de los manifestantes de vivir mejor y sin miedo al futuro.

El Presidente y su gobierno optaron primero por seguir una estrategia de pasividad esperando el debilitamiento de las protestas.

"Las protestas en Paris serán el escenario de una violencia extrema y pueden causar la muerte ». Una profecía que se repite una y otra vez en los medios de comunicación, en las redes sociales y sobre todo en la cabeza del Estados siendo él el único que tiene la capacidad de resolver la situación. Sin embargo opto por intentar gobernar a través de la dramatización y el miedo.

Esta situación, calificada de insurreccional por la radicalización del movimiento y la violencia, se deterioro por la estrategia adoptada por el gobierno desde mediados de noviembre, lo que ha aumento el cansancio, la desconfianza y la decepción ante las medias tintas como concesión. A esto se suma la ya conocida sordera del gobierno. Escucha y no oye, y desde el comienzo del mandato del presidente Macron va atacando todos los derechos sociales ganados en luchas pasadas.

Tras la manifestación extremadamente violenta del 1 de diciembre, el 4 de diciembre, la Presidencia de la República optó por perseverar en la línea de una exagerada dramatización: "Tenemos motivos para temer una violencia muy grande", dicen los servicios del Presidente, que afirman que temen la movilización de un "núcleo duro de varios miles de personas", que irían a París "para romper y matar".

De hecho, desde el inicio de la protesta, los manifestantes contan un numero grande de heridos graves y discapacitados permanentes por las fuerzas de seguridad (manos arrancadas por granadas, ojos arrancados, personas en coma e incluso una mujer jubilada de 80 años, pacífica, matada por una granada lanzada en su piso por la policía). Incluso, el gobierno decidió utilizar vehículos blindados en Paris durante la manifestación del  8 de diciembre. Tampoco dudo en lanzarlos contra los manifestantes. Nunca antes se habían utilizado tanques en Francia contra manifestantes aun menos en el centro de París.

Emmanuel Macron, lejos de desempeñar su papel de garante de la paz civil y estabilizador institucional, juga el incendiario social y prefiere usar la histerización. Intenta destruir el movimiento sometiendo a los manifestantes a una humillación social. Según un periódico tradicional de derecha, el entorno del Presidente habla de "golpe de Estado" en preparación, mientras que Valeurs actuelles, otro periódico conservador, escribe que los ministros "temen por sus vidas". Unos comentarios anónimos que aoyan una estrategia de división para ganar el rechazo de los chalecos amarillos y calmar la ira de la mayoría de los manifestante agitando la amenaza del caos.

Esta estrategia, contraria a toda racionalidad, ha provocado protestas de otras categorías de manifestantes, estudiantes de bachillerato y de universidad, agricultores, enfermeras, guardias de prisiones, expertos en energía....

Desde el principio, la CGT esta buscando, siempre que es posible, es decir, siempre que ha sido posible ponerse de acuerdo sobre otras reivindicaciones que no sean las de la extrema derecha, unificar todos los que protestan, chalecos amarillos, estudiantes, trabajadores, jubilados y otras organizaciones sindicales, lo que solo permitirá derribar las políticas de austeridad y sustituirlas por políticas progresistas.

A través de esta unificacion también queremos oponernos al importante riesgo de recuperacion de estas protestas por la extrema derecha.

El Estado utiliza tambien la violencia y la represión contra los otros manifestantes, como lo demuestran las imágenes, vistas en el mundo entero, de estudiantes de 15 años arrodillados con las manos sobre la cabeza por agentes de policía como terroristas peligrosos.

El lunes 11 de diciembre por la noche, después de recibir a las diferentes organizaciones sindicales en la Presidencia de la Republica, sin decirles nada, el Presidente se puso en escena. Pero todavía no ha entendido nada: mantiene el rumbo liberal y la austeridad. Una operación de comunicación e Presidente que combino amenazas, desprecio y mea culpa hipócrita, desde los primeros minutos de su intervención.

Para la CGT, las reivindicaciones a satisfacer, para "Un estado de emergencia económica y social", son: un aumento inmediato del salario mínimo, de los salarios, de las pensiones, de los salarios de la función pública ; una mayor justicia fiscal, el restablecimiento de la ISF ; la exigencia de negociaciones sobre los salarios en las empresas ; desarrollar servicios públicos que respondan a las necesidades ; el relanzamiento de la política industrial.

El viernes 14 de diciembre, la CGT organiza manifestaciones en toda Francia. Invita a los chalecos amarillos y a todos los manifestantes que reivindican una política más progresista a participar. Otras organizaciones sindicales y asociaciones ya anunciaron su participacion: FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL...

La CGT espera que la unificacion de los que protestan deje claro al gobierno que debe escuchar y responder a las reivindicaciones formuladas.

El 13 de diciembre de 2018, Montreuil

Протестное движение "желтых жилетов" во Франции

Осень 2018 года открыла новый этап в политической жизни Франции. Это социальное движение зародилось и развивается вне традиционных профсоюзных рамок и настаивает на своей аполитичности. Блокирование дорог и сметающие все преграды демонстрации вытеснили из медийного пространтсва другие социальные темы. С самых первых дней протеста ВКТ Франции полагает, что гнев населения в основном легитимен, даже если он проявляется в противоречивой манере.

Это протестное движение ставит много долгосрочых вопросов перед профсоюзным движением.

Вот уже более 10-ти лет как Франции находится под жёстким прессом бюжетной экономии и либерализации. Кто бы не стоял у власти, либерал-консерватор Ширак, либерал-рейганист Саркози, либерал-социалист Олланд или неолиберал Макрон с претензией управлять страной как бизнесом, в жизнь проводится одна и та же политика, варьируется лишь градус её жёсткости.

Бремя этой политики ложится на население. И естественно назревает момент, когда терпению людей приходит конец. Так, последней каплей стало повышение топливного налога.

Этот социальный протест начался в сельских районах и на городских окраинах, где сменяющие друг друга правительства, под предлогом экономии, из года в год планомерно ликвидировали финансирование бюджетных отраслей. Одна из особенностей протеста заключается в том, что он не выражается в забастовках. Мишень протестующих - правительство и президент Макрон.

Отправной точкой движения стал протест против повышения налогов на топливо, и в особенности на дизельное. Его введение было обставлено лицемерной заботой об экологии. На самом деле, основная часть дохода от этого налога должна была просто покрыть дыры в бюджете, а не инвестироваться в борьбу за чистый воздух. Этот налог был сразу же воспринят как налог на бедных. Именно их автомобили работают на дизельном двигателе, именно они вынуждены селиться вдали от места работы, и на них, в первую очередь, отразилось сокращение движения местных электричек и закрытие маленьких ж/д станций.

Сегодня на пикетах у дорожных развязок можно встретить рабочих и служащих, безработных, пенсионеров, мелких предпринимателей. 85% желтых жилетов почти никогда не сталкивались с профсоюзами. Поскольку движение настаивает на своей аполитичности и аллергии на любую форму организации, то на первых этапах протеста активность проявили крайне правые партии. Но их стратегия внедрения в протест потерпела неудачу, и сегодня доминируют левые лозунги, хотя временами всплывает и антимигрантская риторика.

Равнодушие правительства к выдвинутым требованиям подтолкнуло протестующих на организацию регулярных субботних демонстраций. Это придало протесту зримость и позволило убедиться в широкой популярности движения. Одновременно, воспользоваться протестом решили экстремистские группировки и мародёры.

Требования протестного движения расширились. К отмене роста топливных налогов добавились требования увеличения МРОТ и социальных выплат, индексирования зарплат и пенсий, отмена увеличения социальных взносов пенсионеров, возврат упразднённого Макроном налога на состояние, борьба с неуплатой налогов крупными налогоплательщиками,...

Все эти требования в основном соответствуют требованиям, предъявляемыми частью профсоюзного движения на протяжении многих лет.

В первой демонстрации желтых жилетов 17 ноября приняли участие 287 тыс. человек по данным правительства или 1 млн. человек по данным желтых жилетов, 24 ноября - 166 тыс. человек по данным правительства или 750 тыс. человек по данным желтых жилетов, 1 декабря 136 тыс. участников по данным правительства , 700 тыс. человек по данным желтых жилетов, 8 декабря 125 тыс. участников по данным правительства, 520 тыс. человек по данным желтых жилетов.

Хотя число демонстрантов сокращается, уровень насилия как со стороны протестующих, так и со стороны полиции растет. Это приводит к уличным баталиям в ходе которых поджигаются машины, разграбляются магазины, наносится ущерб государственному и частному имуществу. В столкновениях страдают люди, получая увечья и травмы, есть и человеческие жертвы.

Со своей стороны, 1-го декабря ВКТ Франции организовала традиционную демонстрацию безработных, в которой приняли участие 15 тыс человек по данным профсоюза (2100 чел. согласно полиции).

Отказ президента Макрона и его правительства выслушать требования протестующих и договориться о выходе из кризиса подрывает надежду протестующих на лучшую жизнь без страха за будущее.

Президент и его правительство решили следовать стратегии затягивания конфликта и изматывания протестующих.

Позиция, занятая руководством страны с середины ноября, привела к радикализации конфликта и проявлению насилия. Протест принял черты восстания. В ответ власть согласилась на несколько скупых уступок и полумер, что лишь усилило недовольство протестующих. Люди устали от глухоты власти. Ведь с момента вступления в должность Макрон неустанно атакует все завоёванные ранее социальные права и гарантии.

Реакцией президента на чрезвычайно напряжённую демонстрацию 1-го декабря стала ставка на нагнетание ситуации. В преддверии демострации намеченной на 8-е декабря, службы президента заявили: "У нас есть основания опасаться очень большого насилия", "нескольких тысяч человек", направятся в Париж, чтобы "убивать и грабить". "Парижские демонстрации станут театром насилия и повлекут человеческие жертвы». Эта мантра непрерывно повторялась в СМИ, в социальных сетях и, в особенности, на вершине государственной власти. Хотя государство - единственный игрок у которого есть все ключи для мирного разрешения конфликта, оно сделало выбор в пользу нагнетания и драматизации ситуации.

На самом деле, с начала протеста, силы охраны порядка нанесли неисчислимое количество увечий протестующим (оторванные гранатами кисти рук, выбитые резиновыми пулями глаза, черепные травмы и даже смерть от брошенной полицией гранатой 80-летней пенсионерки, которая выглянула из окна своей квартиры). В ходе демонстраций 8-го декабря в Париже правительство впервые выдвинуло против демонстрантов бронетранспортёры.

Весь мир облетели кадры подавления протеста лицеистов в пригороде Парижа, где полиция, обращалась с 15-летними подростками, как с террористами, и заставила их встать на колени, с заложенными за голову руками.

Эммануэль Макрон не играет предназначенной ему по долгу службы роли хранителя гражданского мира. Напротив, он выступает пироманом и нагнетает обстановку. Его цель раздавить и унизить протестующих. На страницах консервативной прессы окружение президента говорит о приближающемся «путче», а члены правительства делятся с журналистами страхами за свою жизнь. Эти голословные заявления делаются в надежде дискредитировать протест и напугать население угрозой хаоса.

Подобная стратегия приводит к обратным результатам, в протест вливаются лицеисты, студенты, фермеры, медсёстры, тюремные надзиратели, энергетики ...

С первых дней протеста ВКТ пытается везде, где это возможно, объединить протестующих. Только объединение позволит побороть политику бюджетной экономии и либерализации, и добиться социальных мер. Мы также преследуем цель избежать того, чтобы выгодополучателями протеста стали бы крайне правые политические силы.

В понедельник 11-го декабря, президент принял организации профсоюзов и работодателей. Вечером того же дня он выступил в прямом эфире по телевидению и объявил о несменяемости избранного им курса. Его речь вместила в себя и угрозы, и презрение, и ложные обещания, и лицемерное самобичевание...

Для ВКТ власть должна в срочном порядке отреагировать на такие требования, как немедленное повышение МРОТ, повышение зарплат, пенсий, зарплат бюджетников, восстановление налоговой справедливости и налога на состояние, инвестиции в бюджетные отрасли, придание нового импульса промышленной политике.

14-го декабря ВКТ организует демонстрации по всей стране. Мы приглашаем жёлтые жилеты и всех протестующих прогрессистов присоединиться к нам. О своём присутствии в демонстрации уже объявили профсоюзы Рабочая сила (FO), Солидэр (Solidaires), профсоюзы работников образования (FSU), студенческие (UNEF) и лицейские профсоюзы (UNL).

ВКТ надеется, что совместные выступления донесут до правительства мысль о необходимости ответить на требования протестующих.

13 декабря 2018 г., Монтрёй.


 

 

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