Les syndicalistes ukrainiens en appellent à la solidarité de leurs homologues européens
La CGT condamne sans appel cette invasion qui viole la souveraineté́ ukrainienne et la charte des Nations Unies, et assure la population civile et les syndicalistes ukrainiens de son soutien sans faille.
Les deux organisations syndicales ukrainiennes affiliées à la CSI, la FPU et la KPVU, ont appelé à résister à l’agression russe et ont demandé que soit renforcée la pression diplomatique et économique internationale sur la Fédération de Russie et que des sanctions efficaces soit imposées pour faire cesser la guerre.
« Nos militants se mobilisent pour aider les populations déplacées ou touchées par les destructions » indique Natalya Levytskaya, vice-présidente de la KVPU.
- Les militants de la fédération de santé livrent des médicaments dans les hôpitaux de Kharkiv ;
- les cheminots organisent l’évacuation de la population des zones dangereuses, l’accueil dans les gares ; dans les zones libérées autour de Kiev (Boutcha, Hostomel, Irpin…),
- une fédération d’autoentrepreneurs est très active dans la distribution d’aide.
Parallèlement, et bien que de nombreux membres se sont engagés ou ont été appelés sous les drapeaux, la KVPU continue à fonctionner comme un syndicat, en faisant respecter le droit du travail dans les zones où il n’y a pas d’activité militaire.
Hommes et femmes se mobilisent pour expulser l’occupant le plus rapidement possible. « Les femmes ukrainiennes, très libres, très émancipées, très indépendantes en temps de paix, le sont tout autant en temps de guerre » précise Olessia Briazgounova, secrétaire international de la KVPU.
Beaucoup se sont engagées dans les détachements de défense territoriale. Lorsqu’elles sont victimes de viols et de violences sexuelles, les femmes trouvent le courage d’aller témoigner pour que ces crimes de guerre soient reconnus comme tels et ne restent pas impunis.
Pour que cesse rapidement la guerre, l'Ukraine a besoin du soutien urgent d'autres États et nations, et la KPVU de celui des syndicats.
Cette dernière déplore que le FNPR russe ait toujours partagé le discours de propagande orchestré par Vladimir Poutine et se prononce aujourd’hui pour la guerre, contrairement au syndicat indépendant bélarusse BKTP, qui s’en désolidarise, malgré une répression très forte.
La KPVU attend de ses homologues européens des aides matérielles, financières, politiques…
L’intersyndicale française prépare un convoi affrété par train, pour matérialiser sa solidarité avec la fourniture de produits de première nécessité et de médicaments.
Mais le soutien doit aussi être politique : « Nous vous demandons de soutenir la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, et de continuer à contredire la propagande russe » martèle Natalya Levytskaya.
Le premier mai qui s’annonce aura une coloration nouvelle. Il donnera une autre vision de la solidarité internationale des travailleurs.
Après la victoire, l’Ukraine aura besoin d’une solidarité pour rebâtir le pays : « Les syndicats pourront user de leur position nationale pour surveiller les programmes d’aides ».