Les océans attisent les appétits capitalistes
Si des centaines de personnalités et une vingtaine de chefs d'Etats ou de gouvernements ont pris la parole au Sommet mondial des océans, ce n'est pas le cas des représentants des organisations syndicales et militantes.
« Le capitalisme a compris que la mer est une manne financière, des secteurs industriels entiers servent uniquement au grand capital » explique Nathalie Bazire, du collectif confédéral Industrie.
Comment rompre avec un modèle économique basé sur le profit de quelques-uns pour en construire un autre, qui s'appuie sur le respect de la nature et des humains ?
Pour la CGT, répondre à l'urgence environnementale ne pourra pas se faire sans apporter des réponses à l'urgence sociale.
Les organisations CGT de Bretagne ont ainsi réalisé une plateforme revendicative publique, sur les enjeux maritimes du territoire.
Nathalie Bazire précise : « On demande que les savoir-faire des salariés du secteur de la mer servent à construire des moyens de transport de marchandises respectueux de l'environnement ou à consolider la Défense nationale, pas à acheminer des armes pour aller faire la guerre au Yémen ou à construire d'énormes bateaux de croisière qui sont des aberrations écologiques. »
En 2019, le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) avait pour la première fois consacré un rapport à l'océan et aux glaces.
Le constat était sans appel :
- Les mondes marins se réchauffent à une vitesse de plus en plus rapide.
- Ils sont plus salés, plus acides, moins riches en oxygène.
- Le niveau de la mer monte, alimenté par les glaces fondues.
- On assiste à des migrations de poissons vers des zones moins chaudes.
Ce bouleversement a des conséquences catastrophiques, notamment la hausse des inondations et tempêtes violentes.
Les milieux marins représentent 71 % de la superficie du globe, 90 % du volume de l’habitat disponible pour les organismes vivants et contiennent 97 % de l’eau sur terre.
L'océan produit la moitié de notre oxygène et capte presque 30 % du dioxyde de carbone généré par les activités humaines. La France représente le 2ème espace maritime mondial, avec plus de 10 millions de kilomètres.
La CGT préconise que les connaissances scientifiques sur les océans soient développées en vue de protéger les milieux marins, pas d'optimiser leur exploitation.
Pour répondre aux enjeux maritimes de demain, la gestion des ports doit rester publique. Il faut aussi mettre fin au dumping social, aussi bien dans les chantiers de construction navale que dans les bateaux de transport de marchandises ou de passagers.