Nancy, Villejuif : les hébergements syndicaux dans le collimateur des mairies

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Publié le 11 juin. 2018
Ce n'est pas nouveau, les libertés syndicales sont régulièrement attaquées. Focus sur la bourse du travail de Villejuif où les syndicats sont menacés d'être expulsés et le local syndical de Nancy, où la CGT est également menacée d'être expulsée.

Dans un rapport de mai 2013, réalisé à la demande du ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social de l'époque, l'IGAS pointait du doigt l'importance de la mise à disposition par les collectivités territoriales de solutions d'hébergement gratuites pour les syndicats. L'ont pouvait notamment y lire que les collectivités pourvoient au logement des syndicats interprofessionnels (affiliés à une confédération ou une union nationale) qui en font la demande. "Les frais, loyers et charges donneraient lieu pour l’occupant à la gratuité ou l'exonération. Ils pourront être financés par subvention des collectivités territoriales (par voie de conventions bilatérales ou multilatérales) ou par péréquation".

Nancy : une action de protestation organisée hier
Et pourtant ! Mardi 12 septembre, avant de participer à la manifestation qui a réuni 4 000 personnes contre les ordonnances liée à la Loi Travail, une cinquantaine de camarades de l'Union locale de Nancy, se sont installés face à la mairie pour s'opposer à l'expulsion de l'UL de ses locaux.

La mairie de Nancy met en effet à disposition gratuitement depuis 1936 des locaux pour l'Union locale CGT de Nancy au 17 rue Drouin, en centre ville. Elle a décidé de réaliser une opération immobilière. Elle impose au syndicat de racheter (au prix de vente de 396 000 euros sans compter 200 000 euros de travaux de mise en conformité) ou de partir. Ni l'Union locale ni les résidents qu'elle héberge, à savoir des unions syndicales fédérales, n'ont les moyens financiers suffisants pour racheter les locaux ou payer un relogement. La décision de la Mairie de Nancy s'apparente donc bien à une expulsion qui prendra effet au 1er septembre 2018.

Villejuif : un nouveau rassemblement le 18 septembre
A Villejuif, un nouveau rassemblement est prévu lundi 18 septembre à 18h30 sur le parvis de l’Hôtel de Ville Esplanade Pierre-Yves Cosnier, pour dire non à la vente de la bourse du travail et à l'expulsion des syndicats par le maire.

Les organisations syndicales départementales CGT, FO, FSU, Solidaires et Unef revendiquent le maintien de la bourse du travail au 16, rue jean Jaurès. Elles exigent aussi que le maire de Villejuif daigne enfin les recevoir et du Préfet du Val-de-Marne qu'il ouvre rapidement une table ronde de médiation pour la pérennité de la bourse du travail à Villejuif.

Le 1er septembre, face à l’acharnement antisyndical du maire, c’est une action d’occupation pacifique de l’Hôtel de Ville qui a été menée dans l’unité avant que les militants soient délogés par les forces de l’ordre. Samedi 9 septembre, c’est à nouveau les forces de l’ordre qui se sont installées à proximité du rassemblement organisé.

Rappelons que le 9 août dernier, le tribunal administratif de Melun avait condamné les organisations syndicales à quitter les lieux le 10 septembre au plus tard, avec une astreinte de 200 euros à verser par jour de retard, et 2 000 euros de frais de justice à la mairie. Un délibéré d’une grande sévérité, incompréhensible que les organisations syndicales qualifient de justice de classe !

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