Coupes budgétaires de 10 milliards : les répercussions sur l'écologie
La mission « écologie » sacrifiée
Ça n’aura pas duré… Après les grandes annonces de la planification écologique en septembre 2023, le gouvernement saborde lui même sa politique environnementale.
La mission « écologie, développement et mobilité durables » est la plus touchée par le plan d’austérité de 10 milliards d’euros : avec une baisse de 2,2 milliards d’euros des crédits de paiement, elle porte 22 % de l’effort global.
Des coupes budgétaires sur toute la mission
Tous les budgets de la mission subissent des annulations de crédits :
- plus d’un milliard d’euros sur le dispositif « Ma Prime renov’ », ce qui correspond à entre 100 000 et 150 000 logements dont la rénovation énergétique ne pourra être effectuée ;
- 430 millions d'euros pour le Fonds vert, outil essentiel de financement de la transition écologique des communes et des EPCI, soit l’équivalent de 48 collèges non rénovés ou 500 écoles de 6 classes ;
- 341 millions d’euros pour les « Infrastructures et services de transports » soit l’équivalent du budget 2022 des travaux de la ligne 14 du métro parisien ;
- 196,5 millions d’euros pour le développement des énergies renouvelables électriques et du biogaz ;
- 70 millions d’euros pour la prévention des risques naturels et technologiques ;
- 46,8 millions d’euros pour le programme « Paysages, eau et biodiversité », qui finance notamment la planification de la politique de l’eau (Sdage), l’accompagnement des collectivités pour atteindre le zéro pesticide, la protection des captages, la surveillance et les contrôles des installations de traitement des eaux usées urbaines ;
- 12,5 millions d’euros pour le programme « Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables », qui finance notamment les emplois et crédits de personnels du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ainsi que d’autres activités ;
- 11,2 millions d’euros de subventions en moins pour le Cerema, l’IGN et Météo France ;
- 10 millions d’euros pour les « Affaires maritimes, pêche et aquaculture ».
Une politique d’économie à contre-sens de l’enjeu climatique
Cette décision est un non-sens total au regard des objectifs climatiques de la France, soit la réduction d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
La planification écologique du gouvernement chiffrait un besoin de rénovation thermique de 900 000 logements par an. Cependant, seules 100 000 rénovations étaient prévues en 2030, et seules 70 000 ont été réalisée.
Budgétairement, le rapport Pizani-Mahfouz (publié le 5 mai 2023) estime que l’investissement public nécessaire pour financer la transition climatique est de 30 milliards d’euros par an, dès aujourd’hui et jusqu’à 2030.
Or, retarder ces investissements indispensables à la transition écologique coûte de plus en plus cher.
D’une part, parce que le réchauffement climatique augmente chaque année un peu plus les coûts de l’inaction.
D’autre part, parce que les politiques économiques d’urgence mises en place pour limiter le coût de notre dépendance aux énergies brunes sont tout aussi onéreuses : au moins 30 milliards d’euros en 2023 pour le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité.
La cure d’austérité va donc avoir des impacts concrets dans la lutte contre le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité. Mais une fois de plus, entre la régulation des profits du capital et la sauvegarde de la planète, Emmanuel Macron et son gouvernement ont fait leur choix…
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