Nouvelle journée d’action à la RATP pour les salaires et contre l’ouverture à la concurrence
Le 18 février dernier, le constat a été sans appel : la journée d’action sur la question des salaires a été massive, la plus importante depuis plusieurs années. Huit lignes de métro de la RATP étaient à l’arrêt ou fonctionnaient seulement aux heures de pointe, et le trafic a été fortement perturbé sur les autres lignes de métro, RER, bus et tramway.
Après ce premier coup de semonce, à l’appel de l’intersyndicale à la RATP - les agents n’entendent pas en rester là.
Car la direction campe sur ses positions sur les salaires proposés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Elle maintient l’augmentation à 0,4% et continue de bloquer le point d’indice qui est gelé depuis 2017, sous la férule de Bercy.
« La direction propose 2,7% d’augmentation moyenne pour 2022, répartie entre des mesures catégorielles et des mesures d'avancement individuelles. En réalité, elle ne concernera que 20% des 44 000 salariés de l’Epic, les cadres en particulier », réfute Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP.
« Le vrai chiffre, c’est 0,4% d’augmentation, soutient-il au nom de l’intersyndicale qui demande +12% sur quatre ans, dans un contexte de hausse de l’inflation.
La direction insiste sur l'intéressement qui sera annoncé le 4 mars, lors de la publication des résultats du groupe : « Nous n’en connaissons pas le montant mais ce que l’on sait, c’est que la direction a une ardoise de 4M€ sur l’intéressement de 2020 versé en 2021 », prévient B. Hammache.
Le transport public n’est pas une marchandise
L’intersyndicale a décidé d’une nouvelle grève unitaire le 25 mars sur tout le réseau RATP. Les salariés des bus et des tramways avaient déjà appelé à se mobiliser contre l’ouverture à la concurrence et la future dénonciation unilatérale par leur direction des accords sur le temps et les conditions de travail.
À partir du 1er janvier 2025, en effet, tout le réseau d’autobus sera libéralisé.
Ce qui va obligatoirement s’accompagner d’une refonte de l’organisation du travail pour s’aligner sur le « contrat social territorialisé » (CST) qui fixe les détails des futures conditions de travail et de transfert des agents de la Régie. L’objectif de la direction est de réaliser dès maintenant des gains de productivité pour se préparer à la concurrence.
L’intersyndicale se dit prête à un conflit très dur sur ce sujet. « La forme que doit prendre le mouvement et la question d’une grève illimitée sera discutée dans les prochaines semaines avec les salariés et non pas décrétée par les organisations syndicales au préalable », prévient toutefois le secrétaire général de la CGT-RATP.