A la RATP, les conditions de travail se dégradent
Malgré une campagne de recrutement régulière, la RATP peine à séduire.
Attractivité en berne
Rien d’étonnant : l’abandon progressif du statut a un effet négatif sur l’attractivité de la Régie, où 75 % du personnel travaille avec des horaires atypiques (tôt le matin, tard le soir). Horaires décalés, allocation complémentaire de déplacement insuffisante pour couvrir la totalité des frais de déplacements, abandon progressif des compensations… les postes sont de moins en moins attractifs.
Conditions de travail de plus en plus dures
Dans la maintenance, la précarisation est à l’ordre du jour. La RATP s’empêche de capitaliser sur le savoir-faire des travailleurs avec le recours de plus en plus courant aux CDD et à l’intérim.
Le recours désormais systématique au travail de nuit afin d’augmenter la productivité, dégrade lui aussi les conditions de travail : si la rémunération est plus importante, toutes les bonifications y afférant, notamment celles permettant de faire jouer ses droits à la retraite plus tôt ne sont plus prises en compte.
Les conducteurs de bus, eux, sont confrontés à une dégradation continue des conditions de circulation (densification en population, nouvelles mobilités, portes de Paris congestionnées) rendant la conduite de plus en plus stressante. Sans compensation.
Les méfaits de l’ouverture à la concurrence
Le temps de travail de 14 000 agents a été augmenté de 59 minutes par jour pour créer un cadre social territorialisé Paris et Petite Couronne.
Cette mesure remplace le paiement de cette heure supplémentaire, qui existait jusqu’alors, par un tarif normal, et crée ainsi une diminution de revenus.
La généralisation du service en deux fois, en semaine et le samedi, augmente l’amplitude horaire qui peut atteindre 13 heures par jour.
La suppression, sans l’accord des partenaires sociaux, de 6 jours de repos dessine en filigrane l’avenir des travailleurs de la Régie.
Dans une entreprise où les frais de personnel comptent pour 70 %, la seule façon pour la direction de dégager une marge plus importante (imposée par la privatisation du réseau de surface) est de faire plus avec moins de personnel : la suppression de 2 000 postes est attendue.
Pour un vrai service public des transports en commun, « il faut augmenter les salaires statutaires, supprimer les primes à l’acte qui doivent rentrer dans le salaire statutaire, et remettre ainsi les grilles de salaire à niveau » revendique Bertrand Hammache Secrétaire général CGT RATP.
Et le développement du réseau d’Ile-de-France doit s’accompagner d’une amélioration des conditions de travail.