Les travailleurs des plateformes s’organisent

Temps de lecture : 2 min.
Publié le 4 nov. 2020
Vendredi 30 octobre 2020, partout en France, les « livreurs à vélo » manifestaient pour de meilleures conditions de travail.
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coursiers à vélo

Une absence de protection sociale

Depuis plusieurs années, les travailleurs des plateformes (Uber, Deliveroo, Frichti…) déplorent la détérioration de leurs conditions de travail. À la baisse des rémunérations, à l’intensification du travail à la tâche, à la mise en concurrence des travailleurs… il faut ajouter l’absence de protection sociale.

S’il y a bien un domaine dans lequel les plateformes innovent, ce n’est pas dans la technologie : c’est dans le système juteux qu’ils ont mis en place. En ne recrutant des livreurs uniquement sur la base du statut d’autoentrepreneur, ils minimisent le « coût du travail » en contournant l’obligation du versement des cotisations sociales.

Le gouvernement installe un cheval de Troie dans le Code du travail

Le gouvernement annonce vouloir légiférer sur la question mais, sans surprise, préférant protéger les intérêts de ces entreprises, il propose de mettre en place un « sous-statut » avec des « sous-droits ». Non content de ne pas répondre aux attentes des livreurs, il profite de la situation pour installer dans le Code du travail un cheval de Troie qui, à plus ou moins long terme, pourrait se généraliser à un grand nombre de salariés.

Face à la volonté – clairement affichée par les patrons des plateformes et le gouvernement – de ne pas apporter de réponse satisfaisante à leurs revendications, les livreurs s’organisent. À Lyon, Bordeaux, Nantes, Toulouse… ils se regroupent et créent leur syndicat CGT. Ce vendredi 26 octobre, ils déclenchaient leur première action coordonnée sur le territoire pour réclamer des droits similaires à ceux des salariés :

  • salaire minimum,
  • Sécurité sociale,
  • assurance chômage,
  • droit du travail
  • représentation du personnel,
  • pour ceux qui le souhaitent, que leur contrat de travail soit requalifié comme salarié.

Une coordination nationale des syndicats déjà existante s’est mise en place pour aider les livreurs des autres régions à s’organiser et porter ces revendications chaque fois que possible lors de rencontres au ministère du Travail. Elle se rend disponible pour répondre aux questions et informer les livreurs sur leurs droits : livreurs@cgt.fr.

Pour compléter cette actualité, nous vous invitons à visionner la bande annonce du documentaire « Les délivrés » de Thomas Grandrémy, qui sera diffusé sur France 3 Pays-de-la-Loire, France 3 Île-de-France et LCP en 2021.

En suivant le parcours de Damien, Clément et d'autres livreurs à vélo, vous y découvrirez la pratique d'un métier mal connu… La naissance d'une conscience syndicale et la construction d'un rapport de force face aux plateformes comme Uber eat, Deliveroo et Frichti – voir la bande annonce.

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