Livreurs à vélo : le travail de terrain lieu de la syndicalisation
La CGT mène depuis des années des luttes, souvent gagnantes, qui ont pu donner naissance, comme à Bordeaux et à Lyon, à des syndicats de livreurs à vélo.
Mais aujourd’hui, comment les organisations de la CGT se saisissent-elles de la campagne sur le terrain ?
Nous avons rencontré Caroline Audric, de l’Union locale de Grenoble, qui nous raconte leur expérience.
Quel travail faites-vous auprès des livreurs à vélo dans votre UL ?
Nous nous appuyons sur un travail mené depuis plusieurs mois, auprès des livreurs à vélo de la ville et de son agglomération… Ils seraient environ 1 000.
Il a fallu aller régulièrement à leur rencontre, afin qu’ils nous repèrent, puis construire et maintenir un lien. Il est nécessaire de faire un important travail de terrain, souvent dans les lieux où ils se regroupent. Nous discutons avec eux de leurs conditions de travail, et c’est un engagement au long court.
Nous organisons, également, des réunions publiques, dont la dernière le 22 mars.
Et c’est lors d’une de ces réunions, qu’est apparue leur revendication d’obtenir un lieu pour se poser, se reposer. Nous nous sommes rapprochés de la mairie, qui a mis à disposition un lieu, les mardis après-midi dans la Maison d’habitants du centre-ville. Mais la bataille continue, pour que les plateformes mettent elles-mêmes à disposition un local de repos pour les livreurs.
Comment les sensibilisez-vous au fait de se syndiquer ?
Les rencontrer encore et encore. Le travail de terrain est important : arpenter les rues, discuter, rediscuter. Mettre en valeur les batailles menées et gagnées.
Grace à nos réunions régulières, à la Maison des habitants, nous les aidons, les accompagnons et nous mettons à leur disposition les ressources du syndicat
L’enjeu est de faire prendre conscience du rôle du syndicat et du coup de l’importance de pouvoir voter pour des représentants qui porteront leurs revendications.
Ça donne des résultats !
Aujourd’hui, nous avons monté une section syndicale, qui réfléchit actuellement à organiser l’action pour obtenir l’augmentation du prix de la course.
Quels sont les axes de luttes sur lesquels vous travaillez aujourd’hui ?
Au-delà des revendications sur les conditions de travail, ce qui préoccupe les livreurs à vélo c’est le prix de la course, la sécurité, la santé… il nous semble important de lancer une campagne sur les questions de respect, car les livreurs à vélo sont victimes de racisme de la part des clients et des restaurateurs.
Comment cette campagne est-elle prise en compte dans votre UL ?
Nous avons des syndiqués, des jeunes, sensibilisés au travail des plus précaires. On s’appuie, entre autres, sur eux pour mener un travail de sensibilisation en direction de l’ensemble de la CGT pour élargir l’engagement dans cette campagne.
On présente, aux livreurs à vélo, pourquoi voter, on explique l’importance de la représentativité et comment voter. Encore une fois, il faut insister sur l’importance du travail de terrain : encore et encore les rencontrer.
Leur expliquer que se syndiquer permet de s’organiser collectivement. Être ensemble, agir ensemble, cette démarche se construit.
Rien n’est gagné et la CGT est là pour les aider, les accompagner
Par ailleurs, Ludovic Roux, de la fédération transport est un appui important. Il nous informe et nous partageons nos expériences et les conseils.
C’est un soutien dans les actions à mener et il permet de faire le lien avec les autres villes.