L’hôpital toujours mobilisé
En pleine crise de l’hôpital public, les personnels hospitaliers poursuivent leurs mobilisations
Le mouvement de grève des urgences a été rejoint par l’ensemble de l’hôpital et des établissements médicosociaux et sociaux, si bien qu’aujourd’hui le mouvement touche toutes les catégories professionnelles.
Les internes sont en grèves illimités depuis le 10 décembre pour dénoncer la dégradation des soins et revendiquer un meilleur statut, le jour même ils étaient 60% à avoir cessé le travail.
La Fédération de la santé et de l’action sociale a quant à elle déposé un préavis de grève nationale illimitée à partir du 18 décembre.
La lutte prend des formes variées
660 médecins hospitaliers ont annoncé dans une tribune qu’ils étaient prêts à démissionner “si la ministre n'ouvre pas de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l'hôpital public”.
Les signataires rappellent que les mesures gouvernementales, prévues par le “plan hôpital” se résument pour 2020 à moins de 300 millions supplémentaires, alors que de l'avis général il manque 1,3 milliard d'euros pour répondre à la seule augmentation programmée des charges.
En réponse à cette tribune, la ministre Agnès Buzyn a déclaré qu’elle souhaitait “réenchanter l’hôpital et faire en sorte que les personnels aient envie d’y travailler" : "L’année dernière pour la première fois depuis dix ans le budget de l'hôpital public était en hausse. J'ai réalloué des centaines de millions d'euros qui n'avaient pas été dépensés par la sécurité sociale à l'hôpital.”
Le 20 novembre dernier, le gouvernement avait en effet dévoilé son “plan hôpital”, annonçant une augmentation de 1,5 milliard d'euros sur les trois prochaines années, dont 300 millions dès 2020 pour le budget de l'assurance-maladie pour les hôpitaux, portant l’Ondam (objectif national des dépenses d'assurance maladie ) hospitalier de 2,1 % à 2,4 %.
Avec l’augmentation naturel des charges, cela représente une économie d’environ 4 milliards d’euros que l’hôpital doit réaliser. Pour nous, en dessous d’un Ondam à 4,4%, il est impossible de répondre aux revendications des personnels.
Les organisations syndicales, collectifs et associations de patient mobilisés demandent :
- une augmentation de 5% pour répondre aux revendications des personnels (arrêts de fermetures de lits,
- augmentation générale des salaires à hauteur de 300 € pour tous les professionnels qui travaillent dans les établissements de santé et d’action sociale,
- réouvertures des structures ambulatoires pour la psychiatrie,
- reconnaissance des qualifications des professionnel.le.s, un plan de formation pluridisciplinaire).