La Caisse des dépôts et consignations prend le contrôle d’Orpéa

Temps de lecture : 2 min.
Publié le 24 fév. 2023
L’an dernier, le livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, dénonçait avec fracas les maltraitances et les malversations au sein des Ephad d’Orpéa, un des 4 principaux groupes privé d’Ephad en France. Un livre qui confirmait des faits dénoncés depuis 2018 par la CGT.
Imagette
Hôpital

Un système pensé pour dégager un maximum de profit

Recrutement, conditions de travail, maltraitance des résidents mais aussi des équipes, culture de la peur… Tous les éléments sont réunis pour instituer une maltraitance institutionnelle, au mépris des résidents et des équipes mais au bénéfice des actionnaires. Les Fossoyeurs a déchiré le voile et notamment démontré que le groupe a mis en place un système visant à rationaliser la production pour atteindre une marge de rentabilité à 30 % .

" Malgré nos diverses alertes, personne n’avait vu, fouillé ou audité " dénonce Guillaume Gobet, Membre de la fédération Santé action sociale CGT et membre du bureau de l’Union fédérale de la santé privée. " Ce livre dénonce aussi le manque de contrôle et la carence de l’État. "

Sauvetage indispensable

Aujourd’hui, le groupe affiche une dette de 9,7 milliards d’euros. La Caisse des Dépôts et des consignations, un organisme public à la tête d’un groupement d’investisseurs (mutualistes, assureurs publics et privés, fonds de pension canadien) a pris le contrôle du groupe. Objectif :  redresser la barre, protéger les résidents et sauver ainsi des emplois : Orpéa possède 354 établissements en France.

L’arrivée de la CDC est une opération de sauvetage indiscutable. La perspective d’une gouvernance à majorité publique devrait permettre une gestion éthique des moyens humains et matériels tant attendue par les résidents et le personnel. 

Le secteur de la santé doit sortir du lucratif

Mais cette re financiarisation ne modifie en rien la structure de l’entreprise : il n’y a pas de prise de contrôle de l’État et la société reste cotée en bourse.

« Il s’agit toujours de dégager des profits pour les actionnaires » déplore Guillaume Gobet.

Le modèle reste identique : un secteur d’activité humain avec une logique commerciale, au détriment des résidents, mais aussi du climat social. Si la volonté de modifier les rapports sociaux est réelle, elle risque de se heurter à une culture d’entreprise ancienne : manque de personnel qualifié, turn over, délation, précarité créent un climat délétère et font perdurer le règne de la terreur. 

L’État doit prendre ses responsabilités, notamment en renforçant les contrôles stricts, et en promulguant une loi qui augmente le taux d’encadrement minimum, trop faible actuellement.
 

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