Une bonne retraite pour tou·tes, plutôt qu’une rente pour le capital

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 30 jan. 2023
L’augmentation des recettes est nécessaire pour financer de nouveaux droits et éviter la dégradation des pensions.
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Manifestation retraites

C’est le travail qui doit financer la protection sociale et les retraites à travers les cotisations sociales

Avec sa réforme des retraites, le gouvernement prétend défendre un projet de justice, d’équilibre et de progrès social. Rien n’est moins vrai et nombreux sont les travailleuses et les travailleurs qui l’ont déjà compris, puisque 72% des français·es y sont désormais opposé·es, en progression de 13% sur deux semaines. 

A l’opposé de la logique suivie par le gouvernement visant à réduire les dépenses publiques pour toujours mieux servir le capital, la Cgt propose une réforme garantissant à chacun·e de pouvoir profiter pleinement de sa retraite, une nouvelle étape de vie.

Pour cela, il est indispensable d’abaisser tout de suite à 60 ans (55 ans pour les salarié·es et les fonctionnaires ayant exercé un métier pénible) l’âge de départ à la retraite ouvrant droit à une pension équivalente à 75% du dernier salaire, et en aucun cas inférieure au SMIC revendiqué par la Cgt à 2000€ brut. 

« C’est nous qui créons les richesses de ce pays, c’est à nous de décider et de rendre possible une belle retraite à 60 ans avec au minimum 2000€ brut », Catherine Perret, secrétaire confédérale de la Cgt, en charge des retraites et de la protection sociale.  
 

Le système de retraite victime des exonérations de cotisations 

Pour financer cette réforme dont le coût est évalué à 100 Mds €, il faut accroitre les recettes provenant des cotisations sociales basées sur le travail, selon le principe qui fonde notre régime solidaire par répartition.
Et s’il n’y a pas d’argent magique, comme le président de la République se plait à le dire, il y a des mesures à prendre, nombreuses, pour rediriger les mannes financières dont bénéficie aujourd’hui le capital à coups d’aides publiques ou d’exonérations de cotisations, vers le travail.

Rappelons que la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé́ de 8,7 points depuis 1982, soit l'équivalent de 112 milliards €. 
L’annulation des exonérations de cotisations (près de 85 Mds€ pour 2023) rapporterait 18,4 Mds pour la branche vieillesse, sans compter les économies pour le budget de l’État qui aujourd’hui compense partiellement ces exonérations.

C’est aux employeurs de payer, pas à l’État 

L’instauration d’une cotisation pour les retraites sur les dividendes nets – 50 Mds € en 2021 - à hauteur de 28%, comme pour les salaires, dégagerait 14 Mds € de recettes supplémentaires. Une hausse des salaires de 5% dans le privé et de 5% du point d’indice dans la fonction publique libérerait respectivement 9 Mds et 1,25 Mds € pour la branche retraite.

La création de 100 000 emplois dans la fonction publique hospitalière qui en manque cruellement, assurerait un surplus de cotisations de 1,5 Mds € pour les retraites, et de 1,2 Mds pour le même nombre d’emplois créés dans la fonction publique territoriale. 

La réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires revendiquée par la Cgt, entrainerait la création de 1,7 million d’emplois dans le privé générant 13,6 Mds € de cotisations retraites.

Soumettre à cotisations les revenus qui en sont exemptés tels l’intéressement, la participation, l’épargne salariale ou l’épargne retraite, fournirait encore 3 Mds de plus pour les retraites, et autant pour les autres branches de la Sécurité sociale, qui pourraient être affectés aux retraites.

Enfin, une augmentation de 2 points de cotisation retraite, pour les employeurs comme pour les salariés, de pair avec une augmentation des salaires, représenterait 30 Mds € de recettes supplémentaires par an. 

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