La fin des régimes spéciaux

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 9 fév. 2023
Le gouvernement Macron vise la disparition des régimes spéciaux. Ces systèmes particuliers sont pourtant adaptés au travail dans les secteurs concernés et participent à l’attractivité de professions qui peinent à recruter.
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Manifestation contre les retraites

Le gouvernement justifie la suppression des régimes spéciaux au nom d’une organisation du travail révolue dans ces entreprises.

“La réforme annoncée par le gouvernement poursuit la casse des régimes dits spéciaux de retraite en reproduisant pour la RATP, les clercs et employés de notaires, les personnels de la banque de France ainsi que les membres du Conseil économique social et environnemental, et les Industries électriques et Gazières (IEG) ce qu’il avait déjà fait pour la SNCF en 2019” dénonce Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT en charge des retraites.

Le gouvernement agite également l’épouvantail de la suppression d’inégalités de traitement avec les salariés du privé.

À partir du 1er septembre 2023, les nouveaux embauchés dans ces entreprises et secteurs concernés par les régimes dits spéciaux seraient obligatoirement affiliés au régime général pour leur retraite de base et complémentaire.

Cette annonce du gouvernement d’Elisabeth Borne s’articule avec la casse des statuts et la privatisation des entreprises autrefois publiques.

Quels enjeux réels ?

“Les économies que représentent la fin des régimes spéciaux se matérialisent d’ici plusieurs dizaines d’années et représentent des bouts de chandelles par rapport à l’ensemble du système de retraites” précise Catherine Perret.

Les régimes spéciaux représentaient 21 milliards d’euros en 2021 soit à peine 5% du total du système de retraites et leur poids se réduit d'année en année. Leurs pseudo déficits sont principalement dus au fait que les entreprises ont supprimé des dizaines de milliers de postes et que les nouveaux embauchés ne sont pas tous concernés par la surcotisation qu’impliquait le régime spécial. 

La suppression des régimes spéciaux va à rebours complet de la reconnaissance de la pénibilité dans ces secteurs et remet en cause l’attractivité des métiers pourtant aujourd'hui en manque chronique de personnel.

Aujourd’hui par exemple, la SNCF peine à recruter, notamment du fait de la suppression du statut pour les nouveaux embauchés.

“Les régimes dits spéciaux de retraite sont des régimes pionniers en matière de droit à la retraite. Ils sont justes et adaptés à l’organisation du travail dans ces secteurs” conclut Catherine Perret. 

Les revendications CGT :

  • Garantir la possibilité d’un départ à la retraite à 60 ans à taux plein ;
  •  Assurer un niveau de pension d’au moins 75 % du revenu net d’activité pour une carrière complète (pension calculée sur la base des 10 meilleures années) ;
  • Elever les minima de pension au niveau du SMIC pour une carrière complète (basée sur les 10 meilleures années ) ; 
  • Assurer le rattrapage des salaires et des pensions des femmes sur celui des hommes et indexer les pensions sur l’évolution des salaires ;
  • Validation des années d’études et de recherche d’emploi pour la retraite ;
  • Permettre réellement des départs anticipés pour pénibilité, développer la prévention, aménager les fins de carrière avec des départs anticipés garantis collectivement ;
  • Maintien de tous les régimes spéciaux et spécifiques et harmonisation par les hauts des conquis sociaux pour toutes et tous.

 

carte des mobilisations
Retrouvez les mobilisations du 11 février près de chez vous

 

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