Et ma retraite, c’est pour quand ?
Le Premier ministre y a annoncé être disposé à « retirer provisoirement l'âge-pivot de 64 ans » du projet de loi sur la réforme des retraites. Un enfumage pour obtenir l’adhésion de certains syndicats.
De réforme en réforme, l’âge de départ à la retraite ne cesse d’augmenter
Aujourd’hui, malgré un âge légal de départ fixé à 62 ans, nous constatons que les salariés partent en moyenne à 63,5 ans, faute de revenu. Tout en maintenant l'âge légal à 62 ans la réforme prévoit de fixer une décote de 10% avant 64 ans pour inciter les travailleurs et travailleuses à allonger la durée de travail. L'objectif étant d'assurer avant tout l'équilibre financier du système sans recourir à des ressources supplémentaires.
Pour les salariés les plus qualifiés, qui entrent tardivement dans la vie professionnelle (27 ans en moyenne en CDI), la perspective de travailler au-delà de 68 ans se profile. C’est pourquoi, à la CGT, nous revendiquons la comptabilisation des années d’études pour les jeunes.
Pire, le gouvernement veut également indexer l’âge de départ à l’augmentation de l’espérance de vie moyenne. Rien de plus inégalitaire, car l’espérance de vie dépend fortement des conditions de vie, de travail et de revenus. En effet, l’espérance de vie en bonne santé est de 62 ans et demi chez les hommes et 64 ans et neuf mois chez les femmes.
De même, l’écart d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier est de six ans – voire le double pour les métiers plus exposés aux risques. Allonger la durée de cotisation, reculer l’âge de départ, c’est priver du droit à la retraite en bonne santé les salariés les plus modestes.
Travailler plus longtemps est aussi un non-sens économique quand 20,8 % des 15-24 ans sont au chômage. Avec une baisse conséquente du chômage, on aurait suffisamment de cotisations pour assurer l’équilibre de notre régime de retraites.
À la CGT, nous défendons un départ à taux plein à 60 ans, avec un revenu de remplacement à 75 % du revenu net d’activité (calcul sur les 10 meilleures années ou les 6 derniers mois) et au minimum le Smic à 1 800 euros. Les pénibilités des métiers (travail de nuit, postures pénibles, exposition à des agents chimiques, etc.) doivent être prises en compte pour tous et toutes, c’est pourquoi nous revendiquons l’extension des dispositifs de départ anticipé existants.