Victoire syndicale à Cordemais
Ascenseur émotionnel
Depuis 7 ans, la CGT se bat aux côtés des travailleur·euses contre la fermeture de la centrale à charbon, et pour sa conversion en centrale fonctionnant avec un combustible fabriqué – sur site - avec des déchets de bois jusqu’à présent inutilisés.
Et depuis 7 ans, des décisions sont prises, puis abandonnées, provoquant alternativement espoir et dépit.
Malgré l’AMI (Appel à Manifestation d'Intérêt) lancé par Barbara Pompili, alors ministre de la Transition écologique, malgré le soutien des élus locaux et de la population, malgré Paprec et EDF, principaux acteurs du projet, celui-ci n’avançait pas. Il ne manquait que le feu vert de l’actionnaire majoritaire d’EDF, le gouvernement.
La lutte paie !
Il aura fallu le dépôt d’un préavis de grève début janvier pour que le cabinet de Macron fixe un rendez-vous le 17 janvier.
« Nous avons insisté sur notre sentiment d’être menés en bateau, et réclamé de la cohérence politique par un engagement franc du gouvernement » indique Fabien Deschamps, délégué syndical CGT.
La détermination des travailleur·euses a été entendue : le courrier annonçant que Paprec et EDF étaient « Lauréats de l’AMI », est arrivé du cabinet d’Agnès Pannier Runacher le vendredi 20 janvier en début d’après-midi.
Préservation des emplois… et de l’environnement
Ce sésame permet de lancer officiellement le projet d’usine sur le site de Cordemais.
Non seulement le maintien de la centrale ne supprimera pas d’emploi, mais Ecocombust 2 créera, à termes, entre 60 et 80 emplois pérennes grâce à la construction de l’usine de transformation juste à côté de la centrale.
L’utilisation de "black pellets", issu de déchets de bois, en neutralité carbone, permettra aussi de préserver l’environnement.
La mise en service industrielle est prévue au plus tard à la fin de l’année 2025.
La centrale permettra de produire les mégawatts pour les prochains hivers, sans charbon dans le process, avec une utilisation 100 % pellets à l’horizon 2027. Sa puissance énergétique pilotable (2 fois 600 mégawatts) est équivalente à celle d’un gros réacteur nucléaire.
À terme, la centrale a vocation à aller vers la production d’autres énergies décarbonnées, qui ne seront pas matures avant au mieux 2035.