Aide exceptionnelle pour les permittents : une aumône

Le gouvernement a annoncé le versement, pendant quatre mois, d'un minimum garanti de 900 euros pour plusieurs centaines de milliers de « permittents », ces travailleurs précaires qui enchaînent les contrats courts.
Cette annonce sonne comme une provocation au vu des conditions drastiques d’attribution, qui excluent la majorité des 2 à 3 millions de précaires, intérimaires, saisonniers, extras hôteliers, guides touristiques, CDD de tous les secteurs et tous les travailleurs et travailleuses sans papier.
Pour être éligible à cette aide financière promise par l’État, il faudra remplir deux conditions :
- avoir travaillé au moins 60 % du temps en 2019 (soit 7 mois) ;
- se situer, aujourd’hui, sous un niveau de ressources de 900 euros par mois.
Ce seuil de 7 mois - supérieur au seuil de 6 mois mis en place depuis novembre suite à la réforme de l’assurance chômage et qui a exclu des allocations chômages plus de 100 000 travailleurs précaires - va laisser sur le carreau des centaines de milliers de « permittents », notamment les saisonniers dont la durée moyenne des contrats se situent entre deux et trois mois.
« C’est une aumône qui ne remplace pas une allocation-chômage », a déclaré Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle, en conférence de presse.
Par ailleurs, cette aide ne crée aucun droit (notamment à la retraite, contrairement aux allocations chômage, qui permettent de cotiser pour la retraite). Ce « geste » du gouvernement est une indemnisation d’État payé par l’impôt, il s’inscrit dans la continuité d’une politique qui vise à en finir avec l’assurance chômage et la protection sociale, gérées par les travailleurs, au profit de la charité de l’État.
Pour faire face à l'urgence sociale, notre organisation revendique :
- l’abrogation de la réforme de l'assurance chômage ;
- une nouvelle convention indemnisant 100 % des privés d'emploi ;
- l'augmentation immédiate des allocations de 10 euros par jour et par chômeur ;
- une prime de noël de 900 € pour tous les privés d'emploi inscrits à Pôle emploi et au RSA.