Les salaires reculent pour les professions intermédiaires

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 4 déc. 2023
L’Ugict-CGT, en association avec Secafi, a commandé un sondage à ViaVoice en novembre 2023 pour recueillir les opinions et attentes des professions intermédiaires et techniciennes. Le salaire occupe bien sûr une place prépondérante dans les préoccupations de ces salarié·es.
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Enquête ViaVoice 2023 pour l'Ugict-CGT et Secafi sur les professions intermédiaires

Des augmentations qui n'en sont pas vraiment

En 2023, 77 % des professions intermédiaires déclarent avoir bénéficié d’une rémunération supplémentaire. Si ce chiffre peut paraître positif, la réalité est tout autre quand on regarde dans le détail le type d’augmentations octroyées.

 

Moins de la moitié des professions intermédiaires se sont vue octroyer une augmentation collective de salaire, alors que ces salarié·es étaient 91 % à y être favorables, contre 66 % pour des primes.

En effet, les professions intermédiaires considèrent très largement que le système d’évaluation individuelle, sur lequel se fonde l’attribution des hausses individuelles de salaire, n’est pas satisfaisant.

 

Des augmentations de salaires qui ne compensent pas l’inflation

Ainsi, le salaire réel des professions intermédiaires a en moyenne baissé de 0,7 % en 2023.

Pour y remédier, la CGT propose de rétablir l’échelle mobile des salaires. Existant aujourd’hui en Belgique (et en France jusqu’en 1983), l’échelle mobile des salaires permet de répercuter automatiquement l’augmentation du Smic sur l’ensemble des salaires dans le privé et dans le public.

Cette mesure est plébiscitée par les professions intermédiaires : 89 % des salarié·es sondé·es sont y favorables.

Une population touchée de plein fouet par le déclassement

Si les professions intermédiaires ont généralement le sentiment que leur expertise professionnelle est reconnue sur le plan social (67 %), ce n’est pas le cas sur plan de leur rémunération.
Alors que le niveau de qualification général augmente, le pouvoir d’achat des professions intermédiaires diminue dès l’embauche.

Ce n’est pas le seul point avec lequel le salaire de ces salarié·es est en décalage.

 

Pour reconnaître les qualifications, la CGT et son Ugict défendent l’instauration de minima salariaux dans l’ensemble des secteurs professionnels, avec les salaires d’embauche suivants :

  • le Smic à 2 000 € bruts pour un temps plein ;
  • 1,6 fois le Smic (3 200 € bruts) pour un bac + 2 ;
  • 1,8 fois le Smic (3 600 € bruts) pour un bac + 3 ;
  • 2 fois le Smic (4 000 € bruts) pour un bac + 5 ;
  • 2,3 fois le Smic (4 600 € bruts) pour un bac + 8.

La CGT revendique également la mise en place de grilles de classifications valorisant la progression de la qualification, l’ancienneté et l’expérience professionnelle, ainsi que le doublement - a minima - du salaire sur la carrière.

Une fois de plus, les femmes sont défavorisées

Les femmes représentent plus de la moitié (53 %) des professions intermédiaires.

Elles sont notamment assistantes, assistantes de direction, infirmières, éducatrices, assistantes sociales, enseignantes du premier degré… Concentrées dans des métiers à prédominance féminine moins bien payés que les métiers masculinisés, les femmes des professions intermédiaires subissent la déqualification à l'œuvre, en particulier dans la fonction publique.

Les modalités de rémunération des professions intermédiaires citées plus haut sont en grande partie responsables de ces inégalités. Les femmes des professions intermédiaires ont moins de chance que les hommes cadres de bénéficier de primes ou d’augmentations individuelles, qui sont par nature discrétionnaires et valorisent le présentéisme.

 

Pour 67 % des répondantes (contre 62 % des hommes), les hausses de rémunération octroyées par les directions ces derniers mois n’ont pas permis le maintien de leur pouvoir d’achat.

La CGT et son Ugict réclament des sanctions contre les entreprises qui discriminent les femmes et la modification en profondeur de l’index égalité salariale, mais aussi la revalorisation des métiers féminisés, qui, à qualifications équivalentes, sont moins bien payées que les métiers masculinisés.

Il faut également mettre fin au « plafond de mère » et aux discriminations de carrière qui pénalisent les femmes en intégrant dans les bilans sociaux un indicateur de suivi obligatoire des déroulements de carrières.

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