Les mouvements de grèves pour les salaires s'étendent

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 26 oct. 2022
Ce début d'automne a été marqué par la grève des salariés des raffineries. Mais d'autres secteurs, moins médiatisés, sont aussi mobilisés pour les revalorisations salariales. C’est dans ce contexte que se tient la journée de mobilisation du 27 octobre à l’appel de la CGT. À cette occasion, nous vous proposons un tour d'horizon non-exhaustif des luttes en cours.
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Luttes salaires oct 2022

Depuis bientôt deux ans, le gouvernement invite les entreprises “qui le peuvent “ à augmenter les salaires. Force est de constater que l’appel n’est pas suivi des faits. Le conflit chez TotalEnergie est devenu un symbole au vu de la situation financière de l’entreprise.

La question du partage des richesses

Leur mouvement fait moins de bruit que dans les raffineries, mais à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, les ouvriers de chez Géodis sont en grève reconductible depuis le lundi 17 octobre. La grève est suivie à plus de 75 %. Les ouvriers ont été rejoints par les agents de maîtrise.

Dans cette filiale de la SNCF, les manutentionnaires plafonnent légèrement au-dessus du SMIC. La direction multiplie les avances sur salaire dès le 15 du mois. En 2021, l’entreprise a réalisé 948 millions de bénéfices, soit une hausse de 33 % comparé à 2020.

Les grévistes exigent un partage des richesses et revendiquent une hausse des salaires à hauteur de 150 euros, une revalorisation des primes, ainsi qu’un rattrapage de 100 euros pour les bas revenus.

Le mouvement fait tâche d’huile

Depuis la semaine dernière, chez L’Oréal, les salariés se mobilisent également. Ils revendiquent une nouvelle hausse de 5 % des salaires en cette fin d’année après les 2,6 % accordés en janvier dernier. La direction se cache derrière des promesses de hausse de l’intéressement et de la participation.

Les salariés de Trisalid, filiale du groupe Veolia en charge de la gestion de l'usine de traitement des ordures ménagères de Saran, près d’Orléans, ont cessé eux aussi le travail en début de semaine. Ils réclament une hausse des salaires de 10 %, une prime pour compenser la hausse des carburants, et une augmentation des effectifs.

Les salariés du médico-social poursuivent également à travers la France leur mouvement pour la reconnaissance des métiers du soin et du lien et l'amélioration des conditions de travail comme chez Elsan à Saint Omer (62), la clinique Jules Verne à Nantes (44) ou encore à l'EPHAD d'Ormesson ( 94).

Les agents des services publics sont également mobilisés. Par exemple, le syndicat CGT des territoriaux de Cherbourg, a organisé cette semaine plusieurs assemblées générales pour aller à la rencontre des agents pour exiger des revalorisations salariales et l’amélioration des conditions de travail.

Dans la métallurgie, chez Safran Lisi, la Sabena, Montupet, AIA ou dans le commerce de bricolage, chez Castorama, Leroy Merlin ou Brico Depôt ou  dans les enseignes de l'alimentation (Carrefour, Monoprix), les mouvements de salariés se multiplient aussi pour les salaires.

Des mobilisations payantes

Chez EDF, après "une mobilisation historique", la CGT a signé un accord sans précédent. Les mesures salariales négociées pour la branche IEG et EDF permettent des hausses de salaires de 200 € par mois.

Dans l’agroalimentaire, les sucreries Tereos, les salariés ont gagné une augmentation de 70 euros par mois, en plus des 3,2 % promis par la direction. Pour les plus bas salaires, cela représente une hausse de 7,7 % et de 6,5 % pour les techniciens et agents de maîtrise.

Sur le site Lactalis de Lons-le-Saunier ( Jura), c’est 7,2 % d’augmentation de salaire contre les 5,2 négociés à l’échelle du groupe que les salariés ont arrachés. Dans le groupe Marie ( surgelés), les salariés ont gagné 6,9 % d’augmentation, 8 CDI et une modification substantielle de l’organisation du travail, leur permettant de ne plus travailler qu’un samedi par mois, au lieu de trois, sans perte de salaire.

Les salariés de l’usine Photonis, spécialisée dans les systèmes de vision nocturne à Brive (19), ont arraché, après 6 jours de grève à l’appel de l’intersyndical, 6,4% d’augmentation des salaires jusqu’à 2200 €.

Chez STRAN (transports), après un premier mouvement de grève en février dernier, les salariés ont cessé de nouveau le travail du 11 au 14 octobre. Ces deux mobilisations massives ont permis de bousculer le protocole pluriannuel. En février, la grève avait permis d’obtenir une prime pouvoir d’achat de 340 €. Ce mois-ci, les salariés ont gagné une revalorisation supplémentaire du point à hauteur de 3% avec effet au 1er novembre ainsi qu’une prime de partage de la valeur de 400 € net.

Ces mobilisations, qui débouchent sur des avancées salariales, sont des points d’appui pour construire la prochaine journée nationale de grève et de mobilisation du 10 novembre prochain.

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