Pas de conquêtes sociales sans liberté syndicale

Temps de lecture : 2 min.
Publié le 19 fév. 2023
À Montauban, depuis 1945, la CGT comme les autres organisations syndicales était logée par la municipalité, à titre permanent et gratuit, à la Maison du peuple. Mais en 2019, la maire de la ville décide de rénover cette « bourse du travail » pour la transformer en tiers lieu, et reloge les organisations syndicales dans différents endroits de la ville.
Imagette
Bourse Villejuif

C’est l’activité syndicale qui est menacée

Une décision qui n’est pas anodine : une bourse du travail est un endroit qui permet aux différentes unions locales de salariés de se regrouper, de discuter, d’organiser des réunions…
Des militants y organisent des formations syndicales, animent des permanences juridiques, interviennent en tant que conseiller du salarié dans les très petites entreprises, souvent sans syndicat.

C’est un lieu de solidarité, de convergence des luttes.

En choisissant de reloger les unions locales dans différents endroits, la mairie affaiblit le travail syndical et restreint les possibilités de dialogue.

« Depuis octobre 2019, aucuns travaux n’ont été réalisés. Cela prouve bien que l’objectif était d’expulser les organisations et associations présentes dans la Maison du Peuple » analyse Lionel Pastre Secrétaire du Comité Régional CGT.

La CGT dans le viseur de la mairie

La mairie réserve à la CGT 82 un sort particulier, puisqu’un conflit l’oppose depuis des mois à l’UD 82 autour de la signature de la convention d’utilisation du local.

Début août, prétextant l’absence de signature du bail, la mairie a changé les serrures du local pour en empêcher l’accès. Une première décision judiciaire a donné raison à la CGT, qui a déposé un référé liberté pour entrave à la liberté syndicale.

Le conflit s’est envenimé lorsque la mairie a attaqué la CGT pour occupation illégale. Le tribunal judiciaire de Montauban a rendu son verdict début décembre, ordonnant l’expulsion de la CGT de ses locaux au 1er avril 2023, sans obligation de relogement, tout en reconnaissant l’utilité publique de la CGT. 

Pour un projet de loi protecteur

L’Union Départementale 82 dénonce le mépris à l’égard de la première organisation syndicale du département, et plus généralement envers tous les salariés de Tarn-et-Garonne. Elle engage un recours auprès des tribunaux et organise une mobilisation pour obtenir des locaux.

Une réunion avec les autres syndicats et avec tous les députés d’Occitanie - sauf ceux du RN- a été organisée avec pour objectif de défendre l’UD 82 mais aussi de travailler à un projet de loi qui garantirait à toutes les organisations interprofessionnelles la possibilité d’avoir accès à des locaux mis à disposition par les municipalités.

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