Les cotisations sociales doivent financer la Sécurité sociale, pas les impôts !
Aujourd’hui, plus de 50% de la Sécu est financé par les impôts parmi lesquels la CSG.
Qui dit impôt, dit contrôle de l’Etat. Qui dit cotisations sociales dit contrôle de travailleurs.euses sur la protection sociale.
En cette période de lutte massive pour défendre notre système de retraite, la CGT propose de revenir sur la différence fondamentale entre impôt et cotisation sociale pour rappeler les origines et les objectifs anticapitalistes de notre Sécurité sociale créée à la Libération.
En fiscalisant le financement de la protection sociale, les gouvernements successifs entretiennent la confusion entre impôt et cotisation sociale, et détruisent la Sécurité sociale de l’intérieur. Explications :
- D’un côté, l’impôt est un versement obligatoire sans contrepartie qui sert à alimenter le budget de l’Etat et des collectivités locales pour financer les dépenses de services publics, redistribuer les richesses et orienter la politique économique, industrielle, environnementale, etc. Directement prélevé sur les salaires, l’impôt ne donne accès à aucun droit.
- De l’autre, la cotisation sociale est un versement obligatoire avec contrepartie : la protection sociale des travailleurs.euses. C’est une part du salaire qui est socialisée pour financer la prise en charge de la maladie, de la vieillesse, de la famille... Prélevée sur la valeur produite par le travail, elle donne accès à des droits : assurance maladie, invalidité, accidents du travail, chômage, allocations familiales, retraite.
Alors que la CSG (contribution sociale généralisée) créée en 1991 est un impôt prélevé à la source sur les revenus. Depuis 2020, plus de 50% de la Sécu est financé par l’impôt !
La CSG change la nature même de la protection sociale et remet en cause des principes de solidarité défendus par la Sécurité sociale depuis sa création, en 1945.
Les charges sociales sont une fable
Quant aux « charges sociales, comme les appelle le patronat, c’est une fable ! », lance Alexis Jeamet, conseiller confédéral CGT pour le pôle Santé et reconquête de la Sécurité sociale. Les charges sociales n’existent pas. Il s’agit de cotisations sociales permettant une réappropriation de la valeur produite par le travail. En toute logique, il faudrait augmenter ces ‘charges’, la part dite patronale des cotisations sociale, pour reconquérir un meilleur partage de la valeur produite,, sans que cela soit au détriment du salaire direct des travailleurs.euses», ajoute le syndicaliste.