L’imposture sociale de la candidate Le Pen
Décryptage de son programme social dans lequel on relève des incohérences, une menace sur le droit syndical et un revirement sur l’âge de la retraite.
La candidate du Rassemblement national (RN) propose une TVA à 5,5% au lieu de 20% sur les carburants, le gaz, l’électricité. Et même 0% de TVA sur « un panier de produits de première nécessité".
Problème : cette mesure se heurte au droit européen et nécessiterait un hypothétique accord au sein de l'Union européenne (UE) pour être entérinée.
Autre mesure de la candidate du RN, l’exonération de la part patronale des cotisations sociales pour augmenter les salaires de 10%, jusqu’à trois Smic.
Un cadeau pour le patronat et une attaque contre la Sécurité sociale car in fine, certaines prestations santé ne seront plus remboursées, analyse Cédric Bottero, membre du collectif CGT de lutte contre les idées d’extrême droite.
Marine le Pen aborde la question du pouvoir d’achat sans jamais proposer d’augmenter les salaires, ni le Smic, sauf pour les soignants et les enseignants qui bénéficieraient d’une revalorisation grâce au dégraissage du personnel administratif, et la réduction de la « bureaucratie de l’Éducation nationale ».
La retraite à 60 ans, c’est pas pour tout le monde
Autre trompe-l’œil, le départ à la retraite à 60 ans. Marine Le Pen a revu sa promesse en cours de campagne et défend désormais un système « progressif » d'âge de départ selon l’âge d’entrée dans la vie active.
Seuls ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans pourraient partir à 60 ans.
Entré dans la vie active entre 21 et 24 ans, un travailleur ne pourrait prendre sa retraite qu'à 61, 62, 63, ou 64 ans.