Transparence des rémunérations : la France traîne les pieds

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 28 fév. 2025
Adoptée en 2023, sous la pression des syndicats, la directive européenne sur la transparence des rémunérations impose aux entreprises de publier les écarts de salaire entre les femmes et les hommes et oblige les employeurs à prouver l'absence de discrimination. En France, le gouvernement tarde à la transposer dans la loi sous la pression du patronat, qui cherche à en limiter la portée.
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visuel égalité professionnelle

L'égalité entre les femmes et les hommes devait être une « grande cause du quinquennat » Macron en 2017. 

Huit ans plus tard, la France tarde à transposer la directive européenne sur la transparence des rémunérations, qui pourrait être un nouveau levier pour lutter contre les inégalités salariales et revaloriser les métiers féminins.

Une avancée législative à défendre

La directive européenne impose aux entreprises de plus de 100 salarié·es de rendre publiques des informations sur les écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes. Elle prévoit également :

  • Le droit pour les candidat·es à un emploi de connaître la rémunération avant l’embauche.
  • Une obligation pour les employeurs de prouver l’absence de discrimination salariale.
  • Une prise en compte du principe de travail de valeur égale, incluant des critères comme les compétences, les responsabilités et les conditions de travail.

Cette transparence, si elle est bien appliquée, pourrait permettre de lever le voile sur des inégalités structurelles et apporter de nouveaux outils pour exiger l’égalité salariale.

Les grandes manœuvres du patronat pour limiter l’application de la directive

La France a jusqu’à juin 2026 pour transposer cette directive dans la loi nationale, mais le patronat tente déjà de limiter sa portée en cherchant à :

  • Restreindre l’application du texte aux seules entreprises de plus de 250 salarié·es.
  • Réduire les obligations de publication des écarts salariaux.
  • Éviter toute comparaison avec des métiers de valeur équivalente.

Face à ces tentatives, la CGT revendique une transposition ambitieuse, avec une extension aux entreprises de moins de 50 salarié·es, un renforcement des sanctions pour non-respect de l’égalité salariale et une véritable revalorisation des métiers à prédominance féminine.

Le 8 mars, une étape clé pour peser dans le rapport de force

Le 8 mars prochain, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est un rendez-vous important pour exiger des mesures concrètes et notamment la transposition de cette directive

La CGT appelle à une mobilisation massive pour porter cette revendication et mettre la pression sur le gouvernement. La transparence salariale ne doit pas être un simple affichage : elle doit devenir un levier pour obtenir de vraies hausses de salaire pour les femmes et mettre fin aux discriminations systémiques.

Se former, s’organiser, revendiquer

Pour permettre aux militant·es de s’approprier cet enjeu, la CGT va proposer des formations spécifiques sur la transparence salariale et les classifications professionnelles. Car comprendre et maîtriser ces outils, c’est se donner les moyens de les utiliser pour gagner l’égalité salariale !

Le 8 mars, on se lève et on manifeste pour l’égalité !

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