Comprendre ma fiche de paie
Les richesses créées par le travail sont de plus en plus captées par le capital, par le biais des dividendes mais aussi en charges d’intérêts bancaires, en spéculation ou en évasion fiscale, au détriment de la masse salariale. Cette situation est injuste mais aussi néfaste pour l’économie. Pour la CGT, il est urgent d’augmenter les salaires dans le cadre d’une autre répartition de la valeur ajoutée.
Qu’est-ce que le salaire ?
Le salaire, c’est l’expression de la valeur de la force de travail, c’est-à-dire la rémunération qui va permettre au travailleur de la reproduire. Le salaire, perçu chaque mois, permet de dégager plus ou moins de pouvoir d’achat. Mais pas seulement.
Il ne faut pas oublier le salaire indirect ou socialisé, c’est-à-dire la part du salaire versée immédiatement aux caisses de retraite, de Sécurité sociale, pour les accidents du travail, les allocations familiales, le chômage… Ce que l’on définit généralement comme les cotisations sociales. Le montant ainsi prélevé, à l’occasion du travail, est mutualisé et redistribué selon les besoins à celles et ceux qui sont malades, accidenté·es, retraité·es… C’est ce qui caractérise le système social français solidaire par rapport aux autres pays. Nous bénéficions de l’un des meilleurs systèmes de santé et de retraite au monde.
Pourtant, cet équilibre est mis à mal avec la chasse « aux coûts » des financiers qui dictent leur loi de l’argent. Ainsi, la politique d’exonérations de cotisations sociales, à l’œuvre depuis plus de trente ans, assèche les caisses des finances publiques. Pire encore, cette politique contribue également à tirer les salaires vers le bas sans effet sur l’emploi et alors que les évolutions technologiques poussent à davantage de qualifications.
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- Evolution professionnelle
Pour la CGT, le déroulement de carrière et la rémunération sont la pierre angulaire du développement professionnel du ou de la salarié·e. La qualification évolue tout au long de sa vie professionnelle (formation, acquisition d’expériences, de savoirs, polyvalence, polycompétence…). Sa rémunération doit correspondre au paiement de cette qualification.
Pour chacun des grands niveaux de qualification, le salaire de base minimum garanti brut devrait être :
- Non diplômé : Smic – 2 000 € ;
- BEP-CAP : 1,2 fois le Smic – 2 400 € ;
- Bac (quel qu’il soit) : 1,4 fois le Smic – 2 800 € ;
- BTS-DUT (BAC + 2) : 1,6 fois le Smic – 3 200 € ;
- Licence LMD / licence professionnelle (BAC + 3) : 1,8 fois le Smic – 3 600 € ;
- Master (BAC + 5) : 2 fois le Smic – 4 000 € ;
- Doctorat (BAC +8) : 2,3 fois le Smic – 4 600 €
La CGT propose :
- une grille des classifications avec des références au niveau de l’Éducation nationale et ses diplômes ;
- la garantie d’une progression minimale d’échelon ou de grade pour chaque salarié·e ;
- le doublement au minimum du salaire de base de chaque salarié sur sa carrière ;
- une hiérarchie maximum des salaires de 1 à 5 ;
- une classification transposable d’une entreprise à une autre.
- Suis-je bien payé·e ?
Pour assurer l’attractivité de nos métiers, le salaire doit correspondre au paiement de la qualification d’un individu dans un temps de travail donné et mesuré à partir d’un minimum pour la personne qui n’a pas de diplôme, ni de qualification reconnue : le Smic.
Mais la réalité est tout autre. La logique de compétences basées sur une évaluation individuelle des performances des salarié·es, et donc une individualisation des salaires, entraîne de plus en plus d’inégalités de rémunérations.
Au contraire, pour valoriser les diplômes et savoir-faire, qui progressent tout au long de la carrière professionnelle, la CGT propose une grille de classifications en fonction du (des) diplôme(s) ou titre(s) détenu(s) par le ou la salarié·e démarrant à 2 000 euros bruts (revendication montant du Smic de la CGT) pour un·e salarié·e sans diplôme, ni expérience.
Calcul du paiement de la qualification =
Salaire de base - le montant du SMIC
- Egalité professionnelle
En 2019, les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes demeurent, en moyenne, de 24 %. Plusieurs phénomènes cumulés expliquent cet écart (les emplois/filières à prédominance féminine sont dévalorisés, et le principe « d’un salaire égal pour un travail de valeur égale » n’est pas appliqué).
Les femmes subissent un retard de carrière tout au long de leur vie professionnelle, accèdent moins souvent à des promotions et touchent globalement moins de primes. Les lois votées pour lutter contre ces inégalités sont peu, voire pas appliquées. Pourtant, gagner l’égalité salariale permettrait une augmentation du PIB de 145 milliards d’euros, par la hausse de l’accès aux postes qualifiés et du taux d’emploi des femmes qui augmenteraient d’autant la masse salariale.
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