Enquête UGICT-CGT

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 12 mai. 2020
L’Ugict-CGT publie une enquête qui offre une vision de la perception qu’ont les ingénieurs, cadres et techniciens sur les conditions de travail et d’exercice de la responsabilité professionnelle durant le confinement.
Imagette
Visuel enquête UGICT

Méthodologie

Cette enquête a été réalisée en collaboration avec les syndicats CGT de la Dares et de la Drees. Entre le 8 et le 24 avril, elle a recueilli 34 000 réponses émanent de salariés de tous statuts et tous secteurs professionnels.

Les 100 questions ont été élaborées dans ce questionnaire afin d’appréhender toutes les diversités de situations auxquels les salariés sont confrontés dans la période : télétravail, travail en « présentiel » ou arrêt d’activité. Un angle spécifique aux salariés en responsabilité pour recueillir la vision de l’encadrement.

Ainsi, sans surprise, les premiers résultats obtenus mettent en évidence cette grande diversité de leur vécu, notamment en fonction de leur catégorie.

Résultats

Ces résultats décrivent avec plus de précisions la sociologie des salariés qui continuent à travailler sur site ainsi que la nature des risques auxquels ils sont exposés.

Le travail sur site concerne majoritairement les ouvriers/employés (61 %) tandis que 70 % des télétravailleurs sont cadres et professions intermédiaires.

Une large majorité des premiers sont en contact avec du public, avec de nombreux collègues, avec des surfaces souillées. Facteur aggravant, 13 % d’entre eux sont des personnes vulnérables et 26 % cohabitent avec des personnes vulnérables.

Élément plus inquiétant : la description par les sujets de l’enquête de l’insuffisance flagrante des mesures de protection prise par les employeurs.

En effet, seuls 21 % d’entre eux considèrent que les mesures de prévention sont totalement suffisantes pour les protéger. Dans le détail, 40 % disent n’avoir pas eu suffisamment de masques ou de gants, 63 % qu’il n’y avait pas de mesure d’éloignement immédiat pour toute personne malade et collègue en contact, 93 % qu’il n’y avait pas d’alternative à l’utilisation des transports en commun.

De la même façon, une grande partie de ceux qui ont répondu considèrent que ces risques auraient pu être limités. Ainsi 30 % pensent que leur activité n’est pas ou peu essentielle, 10 % qu’elle aurait pu s’exercer en télétravail.

Les femmes sont davantage exposées aux risques car elles occupent plus souvent les métiers en contact avec le public. 36 % des femmes qui ont répondu disent avoir subi une hausse de la charge de travail (contre 29 % des hommes) alors que la fermeture des écoles s’est traduite pour 43 % d’entre elles par plus de quatre heures de tâches domestiques supplémentaires.

Le confinement a été facteur de tensions pour 20 % des couples, et de violence pour 2 % d’entre eux.


Un bilan confirmé par le personnel d’encadrement qui a répondu à l’enquête. En effet, interrogé sur les mesures mises en place par les employeurs pour la protection de ceux qui travaillent sur site, Ils confirment la perception exprimée par les salariés directement concernés. 5

5 % d’entre eux considèrent que la poursuite d’activité en présentiel constitue un risque de contamination des salariés et de la population, et près d’un tiers d’entre eux que les activités en présentiel pourraient être limitées.

Ainsi, près de 30 % indiquent que s’ils avaient disposé d’un droit d’alerte, de refus et de proposition alternative relatif à la situation sanitaire ou aux normes professionnelles, ils auraient été amenés à l’exercer depuis le début de la crise.

Les salariés amenés à exercer leur activité en télétravail ne sont pas mieux lotis : ainsi, un tiers de ceux qui ont répondu déclarent ne pas avoir été dotés en équipement informatique par leur employeur, près de 80 % ne disposent pas de droit à la déconnexion, 97 % n’ont pas d’équipement de travail ergonomique, un quart n’ont pas d’endroit où s’isoler … et un tiers, notamment les femmes, d’entre eux sont contraint de travailler tout en gardant les enfants.

Un télétravail mis en place « en mode dégradé » qui conduit à une augmentation du temps et de la charge de travail, notamment pour 40 % des encadrants.

Autant de facteurs qui contribuent à générer d’importants risques psychosociaux. Ainsi, 35 % des télétravailleurs se plaignent d’une anxiété inhabituelle et près de la moitié de douleurs physiques.

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