Relocaliser la filière électronique

Temps de lecture : 2 min.
Publié le 10 Mar. 2021
Du smartphone à l'automobile, l'électronique est chaque jour plus présent dans nos vies. Alors que les pénuries de composants électroniques menacent des secteurs clés de l'économie mondiale et que les hôpitaux subissent des attaques numériques, les propositions de relocalisation portées de longue date par la CGT sont reprises au niveau national et européen.
Imagette
Photo illustration filière électronique

Après avoir enregistré une chute de ventes record liée à la crise sanitaire (- 20  % en 2020), le secteur de l'automobile peine à répondre à la demande qui repart.

Partout dans le monde, des chaînes de montage sont à l'arrêt. La raison ? Les composants électroniques manquent.

Depuis des années, de nombreux fabricants de puces ne s'occupent plus que de concevoir leurs produits et sous-traitent la fabrication de leurs composants à des fonderies. Les fonderies taïwanaises produisent ainsi 25 % des composants semi-conducteurs mondiaux. Ces fondeurs font aujourd'hui la pluie et le beau temps, choisissant les marchés les plus rémunérateurs comme les smartphones, au détriment de l'automobile.

Alors que la CGT plaide depuis des années en faveur d'une fonderie européenne, il semblerait que le contexte incite à rejoindre notre position.

Ainsi, le commissaire européen Thierry Breton entend doter l'Europe d'une fonderie sur son territoire pour produire les prochaines générations de puces les plus avancées et faire passer sa capacité de production de 10 à 20 % du marché mondial.

C'est aussi une question de sécurité : impossible de vérifier l'intégrité d'un composant sauf à le produire soi-même. La sécurisation des systèmes d'imagerie, de traitement et de stockage des données médicales passe notamment par une maîtrise de la fabrication des composants électroniques.

Une fois ces composants fabriqués, ils doivent être assemblés. Le secteur de l'assemblage et de la sous-traitance est à la fois morcelé et en grande difficulté.

À partir des sous-traitants déjà présents en France, des relocalisations pourraient être portées.

Pour prendre un exemple récent, la France a manqué de respirateurs, dont disposait l'Allemagne. Si de telles machines avaient été produites nationalement, des vies auraient pu être sauvées.

Des formations doivent aussi être financées pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre qualifiée.

« Pour une fois nous ne pouvons que partager les dernières déclarations de Monsieur Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, dénonçant notre manque d'indépendance sur cette filière stratégique. Mais les déclarations ne suffisent plus » déclarent Fabrice Lallement, représentant CGT au Comité stratégique de filière électronique, et Franck Perrin, représentant CGT au Comité stratégique de filière Santé.

La CGT appelle plus que jamais à construire des projets de relocalisation et à développer des coopérations industrielles à l'échelle européenne.

Sur le même thème

Actualité

Industrie et environnement : pour des futurs alternatifs

Lire la suite
Actualité

Des alternatives stratégiques pour sauver Atos

Lire la suite
Actualité

La réindustrialisation française selon Macron : un mirage

Lire la suite