Thales : victoire d’une lutte syndicale
Salarié·es, CGT et élus locaux en première ligne
Racheté par Thales en 2019, le site a très vite été dans les radars du Groupe, qui souhaitait réduire l’effectif de moitié en supprimant 150 postes sur 300, et sous-traiter la production de cartes SIM dans les pays où la main d’œuvre est payée à bas coût.
Pour Thales, la carte SIM n’a pas d’avenir, ayant vocation à être remplacée par l’eSim, dématérialisée car directement intégrée dans le téléphone. La pérennité du site était menacée.
Les salarié·es se sont mobilisé·es pour imaginer des solutions alternatives qui préserveraient les emplois. Avec le soutien des élus territoriaux (la fermeture du site à terme condamnait le territoire), de la population, de la Fédération des Activités Postales et de Télécommunications (FAPT)-CGT, un projet alternatif venant en opposition à la stratégie financière de la direction du Groupe a vu le jour.
Réindustrialisation du site
Avec l’aide de la FAPT, l’avenir de la carte SIM a été clairement défini : les opérateurs, n’étant pas forcément favorables à l’eSIM (qui bénéficie aux GAFAM), préfèrent envisager une carte SIM écologique, à destination des clients européens.
Un avis qui prouve l’inanité de la fermeture du site et qui démontre que l’optimisation financière voulue par les grands groupes cache parfois des solutions préservant l’emploi, voire le développant.
Mais le site va aussi être reconverti en centre de production de cartes électroniques à forte valeur ajoutée (comme, dans un premier temps, des cartes spécifiques et complexes pour des systèmes militaires).
« Cette réindustrialisation apportera une pérennité et un développement de l’emploi industriel dans un territoire qui aurait été sinistré si les salariés avaient laissé faire » se réjouit Franck Perrin de la Coordination CGT Thalès.
Création d’emplois et de formations
La lutte a payé : Thalès va investir 30 millions d’euros dans la réindustrialisation du site, dont 10 millions dans la construction d’une filière de formation, co-réalisée avec les instances territoriales.
Parmi les salarié·es, 80 vont suivre un programme de reconversion. Des emplois seront créés sur le site, mais aussi sur tout le territoire qui - grâce à cette nouvelle filière de formation - va se dynamiser autour de cette thématique et attirer d’autres acteurs économiques.