Aides publiques aux entreprises : un capitalisme sous perfusion !

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 4 fév. 2025
💸 203,2 milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises sans contrepartie ni contrôle strict en 2023. Le montant de ces aides ne cesse de croitre pour atteindre 7,2% du PIB en 2023. Comment justifier un tel soutien financier public au patronat alors que la casse sociale s’accélère ? Décryptage des chiffres et des choix politiques derrière ces milliards.
Imagette
Aides publiques - Arcelor Mittal Divergences iamges ©Xavier Testelin

En 2022, une Ă©tude des Ă©conomistes du ClersĂ©, commandĂ©e par la CGT, chiffrait le montant des aides publiques bĂ©nĂ©ficiant aux entreprises françaises. Une actualisation rĂ©cente du rapport montre que la puissance publique continue de maintenir le système capitaliste français sous perfusion. 

🏦 Des aides publiques en constante augmentation

En 1979, les aides publiques aux entreprises représentaient 11,6 milliards d’euros, soit 3 % du PIB. Quarante ans plus tard, ce montant a littéralement explosé, atteignant 203,2 milliards d’euros en 2023 – près de 7,2 % du PIB.

Porté à son paroxysme par la crise sanitaire et le "quoi qu’il en coûte", le soutien financier de l’État aux entreprises avait franchi un record historique en 2021 avec 220,4 milliards d’euros. Si cette somme a légèrement reflué, le niveau d’aides reste aujourd’hui largement supérieur à celui d’avant-crise. Loin d’être un simple dispositif d’urgence, cette manne publique semble s’ancrer durablement dans les finances de l’État – sans condition ni contrepartie exigée.

💸 Un coût exorbitant pour la collectivité

Principal poste de dĂ©pense publique, ces aides reprĂ©sentent un quart du budget de l’État. Cela reprĂ©sente : 

  • 2,5 fois le budget de l’Éducation nationale 📚
  • 5 fois celui de la Transition Ă©cologique 🌱
  • 11 fois celui de la SantĂ© et des SolidaritĂ©s 🏥

❌ Des milliards versés… sans contrôle ni contreparties

Chaque année, des centaines de milliards d’euros d’aides publiques sont injectés dans les entreprises sans aucune garantie sur l’emploi, les salaires ou l’impact environnemental. Aucune obligation de création d’emplois, aucun engagement en matière de transition écologique : ces fonds sont distribués sans véritable suivi ni conditionnalité.

Pire encore, certains dispositifs se révèlent inefficaces. C’est le cas des exonérations de cotisations sociales au-delà de 1,6 SMIC, régulièrement critiquées par les économistes. Leur coût dépasse 15 milliards d’euros par an, sans aucun effet démontré sur l’emploi ou la compétitivité. Une dépense massive… qui profite avant tout aux actionnaires, au détriment des travailleurs et des finances publiques.

🔄 Dépense publique : deux poids, deux mesures

Quand il s'agit des services publics et de protection sociale, le gouvernement, le patronat et les économistes libéraux prônent l’austérité et la rigueur budgétaire. Objectif affiché : réduire la dépense publique et désendetter l’économie française. En réalité, cette politique se traduit par une dégradation continue des services publics et une dégradation des droits à la protection sociale.

Mais d’autres choix budgĂ©taires existent. La question n’est pas celle d’un prĂ©tendu manque de moyens, mais bien celle des prioritĂ©s politiques. Dans ce sens, la CGT propose de 

  • Conditionner les aides publiques Ă  des critères sociaux, environnementaux et d’égalitĂ©.
  • ContrĂ´ler l'utilisation des aides publiques et imposer des contreparties obligatoires.
  • Investir dans les services publics plutĂ´t que d’alimenter un modèle Ă©conomique injuste et inefficace.

Lire le mĂ©mo Ă©co 

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